Armoires automatisées et gestion des pharmacies d’étage par des assistantes en pharmacie : évaluation par une analyse prospective des risques - 22/03/17
Résumé |
Introduction & objectifs |
Alors que beaucoup d’efforts ont été fournis ces dernières années pour sécuriser la prescription des médicaments, le stockage et la dispensation ont fait l’objet de moins d’attention. Or cette étape est source d’erreurs et pourrait être optimisée tant au niveau des ressources que des processus. Le recours à des assistantes en pharmacie (AP) et/ou à des armoires automatisées (AA) sont des solutions pour sécuriser et améliorer cette gestion. Nous avons procédé à une analyse prospective avec l’objectif d’identifier et de pondérer les risques liés à une gestion des pharmacies d’étage par des AP (avec et sans AA), en comparaison avec le processus traditionnel (gestion par des infirmiers).
Méthodes |
Une équipe de 4 infirmières, 4 pharmaciens et 2 AP a effectué une analyse des modes de défaillances, de leurs effets et de leurs criticités (AMDEC) sur le processus de gestion des médicaments. L’occurrence (O, de 1 à 10), la détectabilité (D, de 1 à 9) et la sévérité (S, de 1 à 9) ont été calculées pour chaque mode de défaillance (FM). La criticité globale a été mise en corrélation avec les coûts directs associés aux trois modes de gestion.
Résultats |
Au total, 33 FM ont été identifiés : commande (3), transport (3), stockage (13) et dispensation (14). La gestion d’une pharmacie par les infirmiers totalise la plus haute somme de CI (3981), suivi par les AP (2818, −29 %), puis par les AA (1390, −65 %).
L’étape la plus critique lors d’une gestion par les infirmiers concerne la sélection (CI moyen 175, 10 FM, dont 8 avec un CI>100) suivi du rangement (CI moyen 137, 12 FM, dont 6 avec un CI>100). Les AP diminuent la criticité de l’étape du rangement (CI moyen=64, 12 FM), mais ont peu d’impact sur la livraison ou la sélection des médicaments. Avec un CI moyen de 25 en cas de lien avec la prescription, une AA diminue de 82 % la criticité en comparaison avec la pharmacie conventionnelle. La gestion d’une pharmacie d’étage coûte CHF 25 550 avec des infirmiers et CHF 19 620 avec les AP. Lors de gestion par des AA, le coût s’élève à CHF 26 285, soit CHF 735 de plus par an qu’une gestion traditionnelle.
Discussion & conclusions |
La gestion d’une pharmacie d’étage par des AP aidée par une AA réduit fortement la criticité et le nombre de modes de défaillances dans la gestion des médicaments, surtout lorsque celle-ci est connectée à la prescription, pour un investissement relativement faible. En sécurisant le processus tout en permettant aux infirmiers de se concentrer sur les soins du patient, les atouts d’une armoire automatisée, associés au savoir-faire des assistantes en pharmacie, pourraient ainsi devenir la nouvelle norme de gestion des stocks des unités de soins.
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Vol 52 - N° 1
P. e39-e40 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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