Évaluation de l’impact clinique des erreurs médicamenteuses interceptées par la conciliation des traitements médicamenteux en unité d’hospitalisation de courte durée - 22/03/17
Résumé |
Introduction & objectifs |
L’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD) constitue une porte d’entrée et un lieu de transit pour les patients avant leur admission dans les services hospitaliers. L’admission en UHCD est considérée comme un check point dans le parcours de soins du patient. L’objectif de cette étude était de caractériser l’impact clinique de la gravité potentielle des erreurs médicamenteuses (EM) interceptées par la conciliation des traitements médicamenteux (CTM), chez les patients en UHCD.
Méthodes |
Cette étude prospective conduite en octobre 2015 a porté sur les patients admis en UHCD (32 lits), ayant bénéficié d’une CTM et ayant au moins une divergence non intentionnelle (DNI). Le bilan médicamenteux optimisé, obtenu à partir de différentes sources, a été réalisé par l’équipe pharmaceutique et comparé à la prescription médicale d’admission pour identifier les DNI. Un algorithme clinique élaboré par Doerper et al. permettant d’évaluer la gravité potentielle des EM a été utilisé par 2 médecins et 2 pharmaciens de façon indépendante. Cinq niveaux de gravité potentielle ont été utilisés pour évaluer les EM : mineure (sans conséquence), significative (surveillance accrue), majeure (conséquences cliniques temporaires), critique (conséquences cliniques permanentes), catastrophique (mise en jeu du pronostic vital ou décès). La gravité potentielle des EM a été évaluée selon 2 modalités : en considérant ou non la durée d’hospitalisation.
Résultats |
Au total, 122 patients dont l’âge moyen est de 78,6 ans (41–97 ans) ont été inclus dans l’étude. Les motifs principaux d’admission sont les chutes (20 %), les motifs cardiologiques (15 %) et la fièvre (11 %). Quatre cent soixante et un DNI ont été enregistrées (3,8 par patient). Les types d’EM sont l’omission (83 %), l’erreur de dose (12 %) et l’erreur de médicament (5 %). Les classes de médicaments les plus impliquées dans les EM sont celles du système cardiovasculaire (33 %), nerveux (22 %) et digestif (19 %). Parmi des EM, 1,1 % présentent une gravité potentielle majeure ou critique, si l’on considère qu’elles seront interceptées pendant la durée d’hospitalisation et 8,5 % si l’on considère qu’elles ne seront pas interceptées. Il n’y a eu aucune EM de gravité potentielle catastrophique. Chez 26,2 % des patients, au moins une EM de gravité potentielle majeure ou critique a été interceptée par la CTM.
Discussion & conclusions |
Cette étude confirme l’intérêt de la CTM et du temps pharmacien investi, notamment dans les unités à risque de iatrogénie médicamenteuse (situation d’urgence, patients âgés et polypathologiques) telles que les UHCD. En effet, l’hospitalisation n’étant pas programmée, les médecins sont confrontés à un réel défaut d’information sur les traitements habituels des patients.
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Vol 52 - N° 1
P. e41 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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