Sécurisation de la prise en charge médicamenteuse en EHPAD : quel automate de reconditionnement ? - 22/03/17
Résumé |
Introduction & objectifs |
De nombreuses études montrent la relation étroite entre la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse(PECM) et la diminution du risque d’iatrogénie médicamenteuse. Actuellement, aucun texte n’oblige ni ne règlement le reconditionnement des médicaments en institution. Le respect de la règle des 5B de la Haute Autorité de santé nécessite, cependant, de pouvoir garantir l’identification des médicaments jusqu’à leur administration. Les formes non unitaires, les portions de comprimés et les gouttes buvables sont encore une limite au respect de cette règle. Dans notre établissement d’hébergement pour personnes agées dépendantes, à orientation psychiatrique, la pharmacie à usage intérieure réalise une dispensation hebdomadaire individuelle nominative manuelle. L’objectif de ce travail était d’identifier la solution la plus adaptée pour sécuriser la PECM par l’acquisition d’un automate de reconditionnement.
Méthodes |
La détermination de nos besoins a nécessité l’évaluation annuelle du nombre d’unités médicamenteuses orales sèches à reconditionner, du temps infirmier nécessaire à la préparation des formes buvables et du nombre d’unités médicamenteuses buvables à reconditionner. Le second temps a été l’analyse comparative des coûts de deux automates spécifiques aux formes sèches et d’un automate de reconditionnement des formes sèches et liquides.
Résultats |
Chaque année, 109 500 unités de formes orales sèches devront être reconditionnées et 103 295 doses unitaires liquides sont préparées par les infirmières. Nous avons donc estimé à 250 000 le nombre annuel d’unités à reconditionner, formes orales sèches et liquides confondues. Dans ces conditions et avec une évaluation sur 15 ans, l’automate de reconditionnement des formes liquides et sèches induit un surcoût annuel de 2300€ par rapport aux deux autres solutions. La prise en charge de la préparation des gouttes par la pharmacie permettrait une économie indirecte de main d’œuvre infirmière estimée à 37 500€ sur 15 ans.
Discussion & conclusions |
Le surcoût engendré chaque année par l’acquisition d’un automate de reconditionnement des formes sèches et liquides semble négligeable par rapport au gain de temps infirmier et à la diminution du risque d’iatrogénie médicamenteuse. La prescription des formes buvables, pourtant plus adaptées à la gériatrie et à la psychiatrie, est régulièrement évitée au profit des formes sèches, du fait du manque de temps infirmier et du circuit des gouttes buvables peu sécuritaire. Malgré le surcoût induit en spécialités pharmaceutiques liquides, l’acquisition d’un tel automate permettrait d’inverser cette pratique. L’acquisition d’un automate de dispensation nominative n’a pas été retenue du fait du coût d’acquisition trop élevé.
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Vol 52 - N° 1
P. e42 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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