Utilité de l’analyse du temps passé dans la cible thérapeutique (TTR) des patients sous AVK en pratique courante : analyse d’une cohorte de patients français - 10/04/17
Résumé |
Introduction |
Malgré l’essor des prescriptions d’anticoagulants oraux directs (AOD), les antivitamines K (AVK) restent le traitement de choix pour traiter et prévenir les événements thromboemboliques au long cours. L’importante morbi-mortalité des AVK est due à la difficulté de maintenir le patient dans sa fourchette thérapeutique. La méthode de choix et utilisée dans les essais cliniques, pour avoir une idée de l’équilibre du patient sous AVK, est le calcul du temps passé dans la fourchette thérapeutique ou TTR. Il est corrélé au risque de survenue d’événements hémorragiques ou thrombotiques. Il est peu utilisé en pratique clinique alors qu’il semble prometteur. En effet, identifier un patient à risque d’accident hémorragique sous AVK permettrait d’améliorer sa prise en charge. Nous nous sommes intéressés à l’équilibre des patients sous AVK du département de l’Hérault et avons tenté d’identifier les facteurs de risque de mauvais TTR.
Matériel et méthode |
Nous avons inclus 3387 patients soit 24 029 INR grâce à la collaboration du laboratoire LaboSud Oc biologie qui couvre tout le département de l’Hérault. Nous avons récupéré tous les INR réalisés entre septembre 2015 et janvier 2016 afin de calculer tous les TTR patients et calculer les odds ratio des facteurs disponibles. Le laboratoire nous a transmis le sexe et l’âge de chacun des patients ainsi que la molécule AVK utilisée, la fourchette thérapeutique et la spécialité du médecin prescripteur. Nous avons pu calculer les TTR patients et les odds ratio de certains facteurs disponibles.
Résultats |
Le TTR moyen de notre cohorte est de 68 %, supérieur aux données de la littérature. Le sexe féminin est le seul facteur statistiquement corrélé à un mauvais équilibre sous AVK (OR=1,22, IC 95 % : 1,06–1,39, p=0,00552). De nombreux facteurs habituellement corrélés à un mauvais équilibre sous AVK n’ont pas été étudiés du fait d’un manque d’informations.
Conclusion |
Compte tenu du contexte actuel et futur de restriction économique et le TTR de notre cohorte proche des 70 % recommandés, il n’y aurait pas de bénéfice en termes de sécurité à prescrire un anticoagulant oral direct (AOD). L’étude du TTR semble être un outil à développer pour améliorer la prise en charge des patients qui sont traités par AVK. Il pourrait devenir, à l’instar de l’hémoglobine glyquée des diabétiques, un marqueur pronostique de l’équilibre des patients sous AVK et donc un critère de choix pertinent AVK versus AOD.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Antivitamine K, TTR
Plan
Vol 42 - N° 2
P. 100 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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