Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est une thrombophilie acquise caractérisée par l’association d’un événement clinique obstétrical, ou des thromboses qui peuvent se produire dans tous les vaisseaux, artériels ou veineux, de tous calibres, associé à la présence durable des marqueurs biologiques: lupus anticoagulant, anticardiolipine et anti-B2 glycoprotéine. Les dissections spontanées des artères qui sont des évènements rares résultent du clivage de la paroi artérielle par un hématome, en l’absence d’un traumatisme. L’amélioration des techniques d’imagerie non invasives ont facilité le diagnostic, mais dans la plupart des cas, l’étiologie reste inconnue, et la physiopathologie des dissections des artères viscérales reste mystérieuse. Il est généralement admis que la dysfonction endothéliale est capable d’initier une chaîne d’évènements, l’implication transmurale et la microembolisation du vasa vasorum peuvent représenter un déclencheur pour l’apparition de la maladie. Nous rapportons deux observations: un patient de 41 ans, en bonne santé, qui a soudainement développé une douleur très intense, brutale, dans la région épigastrique et dans la région de l’hypocondre. Le diagnostic de dissection de l’artère splanchique, hépatique gauche et droite, a été fondé sur les manifestations cliniques et les images de l’angio-IRM. Le syndrome des antiphospholipides a été confirmé par la positivité persistante du lupus anticoagulant. Dans un autre cas similaire, le traitement chirurgical a été indiqué et l’examen de la paroi artérielle a révélé une thrombose du vasa vasorum qui nous a fait indiquer dans le premier cas un traitement conservateur.

Bien que les dissections spontanées des artères viscérales soient réputées très rares, même si de nombreux facteurs de risque ont été identifiés, ces deux observations de SAPL soulignent l’intérêt du dosage de l’antiphospholipide chez les patients atteints de dissections artérielles spontanées. La difficulté à analyser les bases physiopathologiques des dissections est liée à de nombreux facteurs dont la rareté des études anatomopathologiques.