La littérature sur l’insuffisance veineuse prend très peu en considération les varices du pied au profit de la varicose jambière malgré la plainte esthétique et les possibles complications thrombotiques. Souvent les varices du pied sont dépendantes du reflux tronculaire sus-jascent. Mais parfois, l’examen minutieux révèle l’absence de connexion à l’étage jambier faisant de ces varices une atteinte distale et isolée dont les mécanismes physiopathologiques restent encore à étudier.

Décrire les caractéristiques cliniques et écho-Doppler communes des varices isolées du pied sur une série de 8 personnes.

Quinze pieds atteins de varices isolées ont été identifiés chez 8 patients indemnes de tout reflux saphénien. Les troubles de la statique plantaire ont été recherchés cliniquement puis confirmés par radiographies et empreintes. L’évaluation morpho-hémodynamique des veines du pied a été réalisée en trois étapes incluant les trois segments de la pompe plantaire : en distalité, au niveau de l’espace inter-métatarsien, en médio-plantaire puis au niveau du confluent calcanéen.

Nous avons relevé l’association constante entre varices du dos du pied et trouble de la statique plantaire. Deux caractéristiques communes méritent d’être soulignées :

– la dilatation constante des veines marginales et de la veine perforante du premier espace inter-métatarsien ;

– la flexion des orteils provoque un flux Doppler antérograde enregistré sur la perforante du premier espace inter-métatarsien dirigé vers les veines tibiales postérieures.

Alors que la compression manuelle sous-malléolaire médiale provoque un flux à deux temps (rétrograde puis antérograde) recueilli sur la même perforante.

Ces résultats sont confortés par les études ayant démontré que lors de l’activité de la pompe veino-plantaire, le flux prévalent est dirigé principalement vers les veines tibiales postérieures. Un contact anormal au sol de la semelle latérale lors de la marche contribue à une augmentation de la pré-charge des veines plantaires ayant pour conséquence un défaut de vidange veineuse. Les mécanismes compensatoires pourraient mettre à contribution les perforantes avalvulées du pied, en particulier celle du premier espace inter-métatarsien jusqu’à créer une dilatation chronique et irréversible communiquant aux veines du dos du pied.