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Épidémiologie de la thrombose veineuse profonde proximale et syndrome post-thrombotique - 10/04/17

Doi : 10.1016/j.jdmv.2017.01.010 
J.-L. Bosson 1, , J.-P. Galanaud 2
1 Pôle santé publique, laboratoire TIMC Imag UMR UGA CNRS 5522, CHU Grenoble Alpes, 38043 Grenoble cedex 09, France 
2 Service de médecine vasculaire, CHU de Montpellier, 34295 Montpellier cedex 5, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le syndrome post-thrombotique (SPT) correspond aux manifestations chroniques d’insuffisance veineuse secondaires à une thrombose veineuse profonde (TVP). L’épidémiologie du SPT (incidence, facteurs de risque, impact médico-économique) reste incertaine car il y a de nombreuses difficultés méthodologiques. Quelle définition du SPT utiliser ? Le score de Villalta est actuellement le plus utilisé. Un score de Villalta>4 définit la présence d’un SPT. L’échelle de Villalta permet une évaluation qualitative et quantitative du SPT (léger, modéré, sévère). Focaliser la recherche sur les formes graves de SPT avec des critères diagnostiques plus fiables et reproductibles comme les ulcères cutanés est également possible (CEAP). Il faut aussi des cohortes de qualité, de grande taille car les formes graves sont rares, et avec un suivi à long terme ce qui est exceptionnel au-delà de deux ou trois ans.

Malgré ces difficultés méthodologiques, on dispose de données sur le SPT.

Incidence du SPT post-TVP proximale

Deux ans après une TVP proximale, 20–50 % des patients présentent un SPT et 5–10 % présentent un SPT sévère. À plus long terme, les données sont contradictoires avec pour certains une augmentation de l’incidence du SPT et pour d’autres une stabilité de l’incidence et une simple évolution vers des formes plus graves. L’incidence des ulcères post-TVP varie de 1 à 4 % de 2 à 5 ans après la TVP, pouvant atteindre jusqu’à 10 % à 10 ans dans certaines études.

Principaux facteurs de risque de SPT

Les seuls facteurs prédictifs incontestables de SPT sont une récidive de TVP ispsilatérale (RR=10) et le caractère très proximal de la TVP, c’est-à-dire fémoro-iliaque. Le rôle de nombreux autres facteurs de risque (âge, sexe, extension de la thrombose, taille du thrombus, persistance des signes cliniques de TVP ou d’anomalies biologiques comme une élévation des d-dimères…) est beaucoup moins évident.

Impact médico-économique du SPT

Le SPT est responsable d’une altération importante de la qualité de vie des patients, proportionnelle à sa sévérité. Ainsi, si l’impact sur la qualité de vie du SPT en général est comparable à celui de l’arthrose ou du diabète, le SPT sévère aurait un impact négatif sur la qualité de vie comparable à un cancer ou à une insuffisance cardiaque. Après une TVP, la survenue d’un SPT est le principal facteur prédictif d’altération de la qualité de vie. A contrario, les patients présentant une TVP n’ayant pas développé de SPT avaient une qualité de vie globale à 2 ans comparable à celle de témoins sans TVP, c’est donc bien l’apparition d’un SPT qui impacte la qualité de vie post-TVP.

Risque attribuable

Le SPT a les mêmes expressions cliniques que l’insuffisance veineuse. De ce fait il est difficile de faire la part des symptômes réellement dus à la TVP. On dispose de très peu de données sur ce point important car cela nécessite des cohortes de grande taille avec un groupe de patients sans TVP. Néanmoins on estime qu’une insuffisance veineuse primaire préexistante pourrait expliquer jusqu’à 40 % des SPT diagnostiqués.

Conclusion

Le SPT est incontestablement la plus fréquente des complications post-TVP proximale avec un impact important sur la qualité de vie des patients. La diminution d’incidence des TVP démontrée récemment dans le grand Ouest de la France est la meilleure approche dans la prévention du SPT. Il reste malgré tout très important de mieux connaître l’épidémiologie du SPT pour mieux affiner les stratégies thérapeutiques. Le suivi à plus de 10 ans de la cohorte Optimev et l’étude Celest sur la compression veineuse vont apporter d’ici fin 2017 des éléments de réponses à plusieurs de ces questions en suspens.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Thrombose veineuse profonde, Syndrome post-thrombotique, Épidémiologie


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Vol 42 - N° 2

P. 59 - mars 2017 Retour au numéro
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