Après une thrombose veineuse proximale, le processus de recanalisation mettant initialement en jeu la fibrinolyse endogène peut aboutir à une recanalisation spontanée complète au minimum en six semaines, mais habituellement plus lente, pouvant prendre plusieurs mois.

Vingt à 30 % des thromboses veineuses iliaques sont reperméabilisées après un traitement anticoagulant conventionnel. Il est donc « urgent d’attendre » au minimum six mois, en règle un an, avant de proposer un geste de recanalisation veineuse. L’indication peut ensuite être portée au cours du suivi en fonction de l’évolution clinique.

Plus de la moitié des patients ayant présenté une thrombose veineuse proximale vont développer un syndrome post-thrombotique l’année suivante, sévère dans 5 à 10 % des cas avec une tendance à l’aggravation au fil du temps.

Les critères de sévérité du syndrome post-thrombotique sont essentiellement cliniques, définis par un score de villalta>15 (score comprenant 11 items cliniques cotés de 0 à 3).

L’étiologie de la thrombose veineuse profonde importe également : un contexte néoplasique n’est pas une indication à une recanalisation endovasculaire. Par contre, l’existence d’une thrombophilie ne contre-indique pas la recanalisation avec des résultats cliniques comparables.

En conclusion des patients chez qui un geste de recanalisation peut être proposé sont donc :

– les patients présentant un syndrome post-thrombotique sévère ;

– malgré un traitement médical bien conduit et optimal : exercice régulier, compression veineuse adaptée ;

– après au minimum un an d’évolution ;

– chez qui persiste une obstruction ou un reflux.

La recanalisation permet de réduire l’incidence des troubles trophiques et des ulcères liée à l’insuffisance veineuse superficielle et d’améliorer la qualité de vie.

Dans notre expérience, 6 patients sur 7 ont été améliorés par le geste de recanalisation qui n’a jamais présenté de complication.