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Durée du traitement anticoagulant après thrombose idiopathique - 10/04/17

Doi : 10.1016/j.jdmv.2017.01.011 
M. Righini
 Service d’angiologie et d’hémostase, hôpitaux universitaires de Genève, faculté de médecine de Genève, Genève, Suisse 

Résumé

La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) est une pathologie fréquente, potentiellement mortelle en l’absence de traitement. La durée optimale du traitement anticoagulant est incertaine. Certains sous-groupes de patients, par exemple ceux dont la thrombose est survenue dans les suites d’un geste chirurgical, ont un risque de récidive inférieur à 1 % par an et peuvent arrêter l’anticoagulation après trois mois de traitement. À l’inverse, les patients chez lesquels la thrombose n’est provoquée par aucune circonstance à risque particulière ont un risque élevé de récidive, jusque 27 %. Ces événements thromboemboliques veineux sont dénommés « idiopathiques » ou « non provoqués ». Dans ce groupe, le risque de récidive après trois à six mois de traitement anticoagulant est de 5 à 27 % en fonction des études au cours de la première année, décroît à 5 % au cours de l’année suivante, puis semble se stabiliser aux environs de 2 à 3 % par an.

Le traitement anticoagulant est très efficace pour réduire le risque de récidive (réduction de risque relatif de plus de 90 %), mais ce bénéfice disparaît à l’arrêt du traitement. Le risque d’hémorragie majeure chez les patients anticoagulés pour une MTEV est de 0,9 à 3,0 % par an. Les dernières recommandations de l’ACCP 2016 proposent, en cas de thrombose veineuse profonde ou d’embolie pulmonaire idiopathique, un traitement d’au moins trois mois ou un traitement au long cours, plutôt que des traitements de durées intermédiaires (6, 12 ou 24 mois) (grade 1B). Vu l’importance de la décision et les complications potentielles du traitement anticoagulant, une étape ultérieure est donc logiquement de tenter d’individualiser le traitement.

Des données récentes suggèrent que les hommes, la présence d’un syndrome post-thrombotique, un taux élevé de D-dimères après l’arrêt du traitement anticoagulant, l’âge avancé et une persistance d’anomalies échographiques post-thrombose veineuse profonde seraient des prédicteurs indépendants du risque de récidive thromboembolique. Néanmoins, aucun de ces facteurs pris tout seul, ne permet d’identifier une catégorie de patients chez qui le traitement anticoagulant peut être arrêté. Récemment, a émergé le concept de stratification de risque permettant d’identifier des sous-groupes de patients avec MTEV idiopathique qui pourraient interrompre de façon sûre le traitement. D’après les recommandations de l’ISTH, but d’une stratification ou score de ce type serait d’identifier des patients avec MTEV idiopathique dont le risque de récidive pendant la première année après l’arrêt de l’anticoagulation serait de moins de 5 %. Les différents scores qui permettraient potentiellement d’identifier des patients à faible risque de récidive et qui pourraient donc arrêter l’anticoagulation seront discutés.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anticoagulation, Maladie thromboembolique veineuse, Durée du traitement


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Vol 42 - N° 2

P. 60 - mars 2017 Retour au numéro
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  • Épidémiologie de la thrombose veineuse profonde proximale et syndrome post-thrombotique
  • J.-L. Bosson, J.-P. Galanaud
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