La vascularite induite par l’effort est globalement sous-diagnostiquée, mais n’est pourtant pas rare. Survenant principalement après un exercice prolongé, particulièrement par temps chaud, elle correspond à une vascularite des petits vaisseaux, de localisation exclusivement cutanée et dont la présentation est relativement stéréotypée. Nous rapportons les caractéristiques de cette entité, à partir de 99 cas recensés dans la littérature (dont une série personnelle de 16 patients pris en charge entre 2007 et 2015), ayant développé une telle vascularite après un exercice physique variable (marche prolongée, danse, natation, travaux ménagers intenses par temps chaud). Les lésions sont généralement de type érythémato-purpurique et concernent exclusivement les membres inférieurs, sans influence significative du port ou non d’un dispositif de compression. Les symptômes associés sont essentiellement des douleurs et des sensations de brûlures. La vascularite induite par l’effort est exclusivement cutanée, sans complication viscérale associée. La résolution en est spontanée, après une dizaine de jours d’évolution en moyenne. En cas de ré-exposition aux conditions déclenchantes, les récidives sont fréquentes (77,5 %). L’analyse histologique objective la présence d’une vascularite leucocytoclasique dans 95 % des cas, avec dépôts de C3 ou d’IgM en immunofluorescence. Il n’y a pas d’anomalies biologiques associées. La vascularite induite par l’effort semble être la conséquence conjointe d’une décompensation de la thermorégulation et d’une défaillance aiguë de la pompe musculaire du mollet à l’effort. La prise en charge thérapeutique n’est pas codifiée ; les corticostéroïdes locaux peuvent réduire l’intensité des symptômes et le port de vêtements amples et légers limite les récidives.