Quelle antibiothérapie et pour quelle durée devant un tableau d’infection cutanée chez le patient diabétique avec une plaie ? - 10/04/17
Résumé |
Objectifs |
Le diagnostic d’infection cutanée est établi devant la présence de 2 signes cliniques d’inflammation locale. L’évolution pouvant être rapidement défavorable, la prise en charge diagnostique et thérapeutique doit être méthodique et agressive. Le risque d’amputation augmente en cas d’infection d’une plaie de pied.
Matériel (ou malades) et méthode |
Contrairement à la dermohypodermite classique, les germes à l’origine d’une infection cutanée en cas de pied diabétique ne se réduisent pas aux simples cocci gram positifs. Les bacilles gram négatifs (BGN), anaérobies et bactéries multirésistantes (BMR) peuvent en être la causalité.
Ainsi, le choix de l’antibiothérapie (ATB) se base sur plusieurs éléments : les agents pathogènes probables ou prouvés, le risque de BMR, la sévérité de l’infection (évaluée selon une gradation établie par « Infections Diseases Society of America » [IDSA] et « International Working Group on the Diabetic Foot » [IWGDF]), l’efficacité reconnue de la molécule dans la prise en charge du pied diabétique et le coût. Un prélèvement bactériologique local est effectué avant la mise en route de l’ATB pour pouvoir en réduire le spectre.
Résultats |
La voie intraveineuse est privilégiée initialement en cas d’infection sévère pour sa diffusion plus rapide et constante en périphérie. En première intention, une antibiothérapie (ATB) empirique à visée des germes pathogènes les plus fréquents est proposée par l’IWGDF et l’IDSA comme l’amoxicilline+acide clavulanic. En cas d’infection sévère, l’ATB s’élargira aux BGN et si le patient est à risque de BMR (hospitalisation ou antibiothérapie récentes, antécédents d’amputation) un anti-staphylocoque doré méthiciline résistant sera ajouté aux traitements. Des travaux récents étudient l’impact d’une antibiothérapie de diffusion locale pour pallier la faible diffusion distale des ATB systémiques en cas d’artérite sévère. La durée de traitement recommandée est de 1 à 2 semaines pour l’infection cutanée. Au-delà de l’ATB la prise en charge de la plaie doit rester globale pour être efficace (décharge, débridement, revascularisation).
Conclusion |
L’antibiothérapie en cas d’infection cutanée chez le patient diabétique doit être prescrite dès le diagnostic, de manière empirique, adaptée aux germes pathogènes suspectés. Elle sera d’autant plus large que la sévérité de l’infection augmente. Son spectre sera réduit après analyse bactériologique de la plaie. La durée du traitement est de 2 semaines maximum.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Pied diabétique, Infection, Antibiothérapie
Plan
Vol 42 - N° 2
P. 68 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?