Cas particulier des complications vasculaires des traitements anti-angiogéniques (artériopathie, hypertension artérielle, ulcères cutanés) - 10/04/17
Résumé |
Depuis une décennie, les thérapies ciblées et plus particulièrement les anti-VEGF ont révolutionné la prise en charge des cancers, plus particulièrement les cancers du rein et hématologiques.
Les anti-VEGF comme le sunitinid sont connus pour déstabiliser la tension artérielle avec potentiellement des complications cardiovasculaires sérieuses.
Après un survol de l’ensemble des anti-VEGF et de leurs indications nous nous attacherons plus particulièrement dans cette présentation aux effets secondaires vasculaires des inhibiteurs de la tyrosine kinase dans la leucémie myéloïde chronique (LMC).
La leucémie myéloïde chronique (LMC) est un syndrome myéloprolifératif rare qui, en l’absence de traitement approprié, progresse en quelques années de la phase chronique (PC) ou accélérée (PA) vers la phase blastique (PB) rapidement fatale. À partir des années 2000, les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) compétitifs de l’adénosine triphosphate (ATP) dirigés contre l’oncoprotéine BCR-ABL ont bouleversé son pronostic. Tout d’abord, l’imatinib a supplanté les thérapeutiques antérieures telles que l’interféron-α et l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques dont seule une minorité de patients bénéficiaient au prix d’une toxicité souvent élevée. Ensuite, l’arsenal s’est enrichi grâce au développement d’ITK dits de nouvelle génération. Le dasatinib, le nilotinib et le bosutinib représentent une avancée importante pour les patients résistants ou intolérants à l’imatinib. Le ponatinib est le seul ITK actif chez les patients porteurs de la mutation de résistance BCR-ABLT315I. Ainsi, la LMC est devenue une maladie essentiellement chronique et l’espérance de vie des patients en réponse optimale est comparable à celle d’individus du même âge indemnes de LMC. Cependant, ces progrès ne s’envisagent qu’au prix d’un traitement à vie, les tentatives d’arrêt de traitement étant à ce jour réservées à une minorité de patients en réponse moléculaire stable et profonde. La gestion des effets indésirables des ITK est donc primordiale aussi bien à court qu’à long terme. Si les effets secondaires sont déterminés en grande partie par le spectre d’inhibition des protéines kinases ou non kinases de chaque ITK (ou effets « hors cible »), les interactions médicamenteuses potentielles, les comorbidités éventuelles et les différences environnementales et génétiques interindividuelles contribuent vraisemblablement à expliquer les variations d’incidence ou de sévérité de certains effets secondaires pour un ITK donné. La plupart des effets indésirables des ITK sont peu sévères et s’atténuent spontanément ou grâce à des mesures appropriées incluant traitements symptomatiques, réductions posologiques ou changement d’ITK. D’autres en revanche peuvent mettre en danger le pronostic fonctionnel ou vital des patients. Le nilotinib représente une option thérapeutique majeure pour les patients atteints de LMC. Cependant, plusieurs années après l’obtention de sa 1re autorisation de mise sur le marché (AMM), il est admis que le nilotinib augmente le risque de survenue d’accidents artériels ischémiques comparé à l’imatinib. Le ponatinib pour l’instant indiqué uniquement en cas de mutation de résistance BCR-ABLT315I augmente aussi le risque de survenue d’évènement cardiovasculaire particulièrement infarctus du myocarde ou AVC qui semble être lié à son activité anti-VEGF et son action sur la tension artérielle.
Dans cette présentation, une revue exhaustive de la littérature est réalisée concernant l’efficacité du nilotinib et du ponatinib, son utilisation et sa toxicité cardiovasculaire rapportée. Des recommandations sur les modalités pratiques de la gestion du risque d’accident artériel ischémique des patients traités par nilotinib sont proposées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Thérapie ciblée, Cancer, Complications vasculaires
Plan
Vol 42 - N° 2
P. 69 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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