L’assistance médicale à la procréation (AMP) regroupe les pratiques cliniques et biologiques permettant la procréation en dehors du processus naturel. Elle vise à remédier à une infertilité ou à éviter la transmission à l’enfant ou à l’autre membre du couple d’une maladie d’une particulière gravité. Elle regroupe les techniques d’insémination intra-utérine (IIU) et de fécondation in vitro (FIV) intra-conjugales ou avec recours à un tiers donneur mais aussi la préservation de la fertilité grâce à la cryoconservation des gamètes, des tissus germinaux et des embryons. La stimulation de l’ovulation simple ne fait pas partie de l’AMP mais est soumise comme les techniques d’AMP à des règles de bonnes pratiques fixées par arrêté du ministre chargé de la santé.

La plupart des techniques d’AMP nécessitent une stimulation de l’ovulation qui est plus ou moins importante en fonction de son objectif et donc de la technique d’AMP choisie. Toute stimulation de l’ovulation est à l’origine d’une sécrétion d’estrogènes supra-physiologique pouvant avoir un retentissement sur l’hémodynamique, la coagulation et le système cardiovasculaire. Chez la plupart des patientes traitées, ces modifications hémodynamiques et hémostatiques n’auront pas de conséquence clinique. Dans certains cas, et notamment quand se développe un syndrome d’hyperstimulation ovarienne, des thromboses veineuses ou artérielles peuvent compliquer le traitement. Elles surviennent le plus souvent après le déclenchement, en phase lutéale et pour la majorité chez des femmes chez lesquelles l’AMP a abouti à une grossesse. Ce sont des accidents graves, iatrogènes qui touchent des femmes jeunes et qui ont des localisations atypiques.

La gestion du risque thrombotique est donc une priorité pour les équipes d’AMP. Elle a fait l’objet de nombreuses réflexions qui ont conduit l’Agence de la biomédecine à rédiger avec l’aide d’un groupe de travail des recommandations de bonnes pratiques dans le domaine du risque thromboembolique artériel ou veineux en AMP. Ce sont des recommandations qui reposent toutes sur un avis d’expert en l’absence d’études d’efficacité sur la prévention et le traitement des thromboses artérielles et veineuses dans le cadre spécifique de l’AMP. Elles ont reçu le label de la HAS.