La maladie athéromateuse est une maladie de système. Les registres internationaux recrutant des malades ayant au moins une atteinte artérielle, recensent entre 16 et 28 % de polyvasculaires. On considère comme patients polyvasculaires, ceux ayant une atteinte, symptomatique ou non, d’au moins deux territoires artériels. Parmi ces patients, ce sont ceux ayant une AOMI qui ont le plus souvent une atteinte polyartérielle. Plus l’atteinte initiale est marquée et plus le risque d’avoir d’autres localisations est important. Le pronostic est quant à lui plus sévère en cas d’atteinte multiple. La clinique reste la base de l’évaluation des patients artériels. Les méthodes d’imagerie non invasives ont pris le dessus sur l’artériographie conventionnelle, qui, en dehors de cas particuliers, est réservée aux procédures thérapeutiques.

Si l’épidémiologie des différentes atteintes cardiovasculaires a été largement étudiée, les données sur la prévalence de l’atteinte polyvasculaire en population sont rares. À ce jour, aucune étude épidémiologique en population n’a décrit la prévalence de l’atteinte polyvasculaire en intégrant l’ensemble des atteintes possibles.

À ce titre, le registre Reduction of Athero-thrombosis for Continued Health (REACH), incluant 67 800 patients à travers 44 pays est un exemple. Les patients inclus devaient présenter une maladie athéromateuse clinique ou bien être à très haut risque du fait de la coexistence d’au moins 3 facteurs de risque cardiovasculaires. La distribution des trois atteintes (coronaire, cérébrovasculaire et AOMI) révèle que près de 16 % de cette population étaient polyvasculaires, définis par l’atteinte d’au moins 2 territoires. Quelle que soit la présentation clinique de la maladie athéromateuse, la présence d’une atteinte polyvasculaire est associée à un pronostic plus sombre, tel qu’illustré dans le registre REACH.