L’optimisation de la prise en charge de la maladie thromboembolique veineuse passe par l’amélioration de la coordination interdisciplinaire. Les enjeux de prise en charge évoluent tout au long du parcours du soins, et peuvent différer selon le point de vue du professionnel ou du patient. L’évaluation de la probabilité diagnostique et du degré d’urgence, la protection contre les complications immédiates, la connaissance des réseaux de médecine spécialisée, l’information du patient et la prise en compte de ses préférences, les modalités d’adressage, la communication lors de cet adressage, de même que le suivi thérapeutique sont autant d’enjeux de premier plan pour le médecin généraliste. Le médecin vasculaire s’attachera, lui, à la fiabilité des procédures diagnostiques, au choix thérapeutique présentant la meilleure balance bénéfices–risques, à la programmation du suivi et à la communication efficace avec le médecin traitant.

Des travaux réalisés récemment en soins primaires donnent un premier éclairage sur ces enjeux. Dans l’étude ELSA, près d’un patient sur dix sous AVK au long cours n’avaient, selon les recommandations nationales, plus d’indication à ce traitement. L’étude GUSTAVE, elle, a évalué les problématiques initiales de la prise en charge dans l’attente de l’évaluation en médecine vasculaire de plus de 200 patients ayant une suspicion de TVP. La cohorte CACAO, portant sur plus de 7000 patients sous anticoagulants oraux, a évalué la disponibilité des données de suivi biologiques, à la connaissance du traitement et à l’observance des patients. Enfin, dans une enquête de pratique sur la TVS, il apparaissait que si la prise en charge diagnostique était adaptée aux données de la science, les pratiques thérapeutiques restaient encore éloignées des recommandations de prise en charge.

Seule une recherche coordonnée entre soins primaires et secondaires permettra d’identifier et de travailler sur les enjeux de chaque acteur, pour l’amélioration de la qualité tout au long du parcours de soins.