Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), maladie de Crohn et rectocolite hémorragique, ont une incidence croissante à travers le monde. Il existe une augmentation du risque thromboembolique veineux au cours des MICI. Cet état pro-coagulant n’est pas lié à des anomalies génétiques de l’hémostase mais à des facteurs acquis secondaires à l’état inflammatoire. Ce risque est au moins multiplié par deux en comparaison à la population générale, et est lié à l’activité de la maladie. Ces complications sont actuellement une des premières causes de mortalité chez les patients atteints de MICI. La majorité des accidents thrombotiques veineux surviennent en ambulatoire où le risque semble supérieur. La prévention médicamenteuse est recommandée en cas d’hospitalisation, elle devrait aussi s’imposer en cas de maladie active en ambulatoire. Plusieurs travaux ont montré que ce risque était peu connu des gastro-entérologues et que la prévention thromboembolique recommandée n’était pas respectée en pratique clinique. Indépendamment des facteurs de risques cardiovasculaires classiques, l’inflammation systémique associée aux MICI actives est responsable d’une augmentation du risque de complications cardiovasculaires telles que l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral, ainsi qu’à la mortalité cardiovasculaire. À la différence des pathologies inflammatoires articulaires, l’impact des immunosuppresseurs et des traitements biologiques sur le risque cardiovasculaire des patients atteints de MICI reste à démontrer. Il n’existe pas de recommandation sur la prise en charge du risque cardiovasculaire chez ces patients. La prévention et le dépistage de ces complications devraient cependant faire partie de leur prise en charge globale et les professionnels de santé devraient être informés sur ces risques.