Acouphènes pulsatiles chroniques : diagnostic étiologique et traitement endovasculaire - 10/04/17
Résumé |
L’acouphène se définit comme un bruit simple non engendré par un son extérieur. Ce symptôme affecte près de 4 millions de personnes en France mais dans l’immense majorité des cas, le bruit perçu est continu et correspond à un son généré par la cochlée. Il n’existe pas de traitement permettant la suppression de ce type d’acouphène. Dans 1 % des cas, le son perçu par le sujet est synchrone du pouls (le patient dit qu’il entend battre son cœur dans l’oreille) et c’est ce qui définit l’acouphène pulsatile. La différence est essentielle car un acouphène pulsatile traduit la perception normale par la cochlée d’un flux vasculaire anormal. Un acouphène pulsatile signe une pathologie vasculaire intracrânienne. Les patients peuvent être adressés dans ce contexte à l’angiologue pour réalisation d’un écho-Doppler. Mais cet examen est toujours normal car la pathologie ne siège pas sur une artère cervicale. Le vaisseau passant à proximité de la cochlée et dont l’atteinte pourra produire un flux anormal est le sinus latéral, siège principal des causes d’acouphènes pulsatiles. Historiquement, la première cause mise en évidence dans les années 1970 a été la fistule artérioveineuse durale du sinus latéral. Elle peut être suspectée au Doppler sur la découverte d’un flux diastolique sur la carotide externe homolatérale à l’acouphène, mais ce signe reste discret. La seconde cause, de loin la plus fréquente actuellement, est la sténose d’un sinus latéral. Cette cause peut être suspectée par l’angiologue si l’acouphène disparaît à la compression sélective de la veine jugulaire homolatérale et au contraire s’accentue à la compression de la veine jugulaire controlatérale. Dans tous les cas, l’examen essentiel est l’IRM cérébrale avec séquences vasculaires incluant un grand 3DTOF qui explore les artères depuis le trou occipital jusqu’au vertex et une ARM veineuse explorant la lumière des sinus duraux. Ces deux causes sont curables par voie endovasculaire, soit par embolisation de la fistule durale, soit par implantation d’un stent dans le sinus latéral dans le cas des sténoses. Le traitement permet dans tous les cas la disparition de l’acouphène ce qui se traduit par un gain majeur de qualité de vie car un acouphène pulsatile est de loin beaucoup plus invalidant qu’un acouphène continu.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Acouphène, Traitement endovasculaire
Plan
Vol 42 - N° 2
P. 94 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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