Complications vasculaires des thérapies ciblées en pathologie tumorale - 10/04/17
Résumé |
La prescription des thérapies ciblées fait désormais partie du quotidien en oncologie médicale, mais les profils de tolérance de ces molécules innovantes sont différents de ceux bien connus avec les chimiothérapies conventionnelles. Parmi ces thérapies ciblées, certaines s’accompagnent d’effets vasculaires qui déroutent l’oncologue et orientent une population inhabituelle de patients vers le médecin vasculaire. Les anti-angiogéniques par action anti-vascular endothelial growth factor (bévacizumab, sunitinib, sorafénib, pazopanib) sont utilisés dans le traitement des cancers du rein, du sein, du côlon et de la thyroïde. Ils augmentent le risque de déséquilibre ou d’apparition d’une hypertension artérielle. Ils peuvent également être pourvoyeurs de microangiopathie thrombotique et plus largement, accroissent le risque de thromboses veineuses et artérielles et donc d’évènements cardiovasculaires. Les inhibiteurs de la tyrosine kinase BCR-ABL ont révolutionné le devenir des patients atteints de leucémie myéloïde chronique. Cette hémopathie maligne autrefois fatale est désormais considérée comme de pronostic favorable au moyen d’un traitement à vie. La plupart des effets indésirables des inhibiteurs de tyrosine kinase sont sans gravité mais certains peuvent mettre en danger le pronostic fonctionnel ou vital des patients. Ainsi, le nilotinib, un inhibiteur de tyrosine kinase de 2e génération (ITK 2eG) et le ponatinib un ITK 3eG exposent à un risque accru d’événements cardiovasculaires de type artérite oblitérante des membres inférieurs, infarctus du myocarde et dans une moindre mesure : accident vasculaire cérébral. Le dasatinib, un ITK 2eG, est associé à un risque accru d’hypertension artérielle pulmonaire. Enfin, à noter la survenue fréquente de dyslipidémies et d’hyperglycémies avec le ponatinib et les inhibiteurs de mTOR (évérolimus, temsirolimus) utilisés contre le cancer du rein et certains lymphomes. L’évaluation du risque d’accident cardiovasculaire des patients traités, et le profil de tolérance des molécules doivent être pris en considération dans les choix thérapeutiques de l’oncologue en concertation avec le médecin vasculaire. Ces nouvelles toxicités nécessitent une prise en charge spécialisée, pluridisciplinaire. Enfin, ces nouvelles thérapies ciblées doivent faire l’objet d’une pharmacovigilance accrue, et la survenue de toxicités connues ou non d’une déclaration afin de mieux cerner leurs profils de tolérance.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Risque cardiovasculaire, Inhibiteur de tyrosine kinase
Plan
Vol 42 - N° 2
P. 97 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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