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Légalisation du cannabis et premières conséquences en France - 22/04/17

Doi : 10.1016/j.toxac.2017.03.013 
O. Roussel , P. Hérard, C. Balter, S. Sabini
 Département toxicologie, IRCGN, Pontoise, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectif

Rapporter les résultats des premières analyses de BHO (Butane Hash Oil) à l’IRCGN et sensibiliser les analystes à la possible émergence de ces nouveaux produits dérivés du cannabis.

Description

Plusieurs pays à travers le monde (Espagne, Pays-Bas, Uruguay, Chili, Colombie, Argentine, Équateur, Pérou) et plusieurs états américains (Alaska, Californie, Colorado, District de Columbia, État de Washington, Maine, Nevada, Massachusetts, Oregon) ont légalisé la détention (±la vente) et l’usage récréatif du cannabis. Dans ce contexte, en particulier dans certains états américains où la vente est autorisée (mais réglementée), des formes alternatives de dérivés de cannabis et de modes de consommation sont apparues [1]. Sont ainsi disponibles à l’achat des MIPs (Marijuana Infused Products) ou « edibles », sous toutes formes de sucreries : gâteaux, biscuits, bonbons, etc. et des BHO parfois aussi appelées « wax », « shatter » ou « budder » selon leur apparence et leur mode de fabrication. Ces dernières, issues de l’extraction au butane des inflorescences femelles de cannabis, contiennent entre 40 à 90 % de THC et sont consommées en « dabbing », technique consistant à vaporiser la « wax » par l’intermédiaire d’une plaque chauffée au chalumeau. De nombreux didacticiels, concernant tant les techniques de fabrication et de purification que les méthodes de consommation, sont disponibles sur Internet, sur des sites ouverts comme Youtube par exemple, et ce n’était qu’une question de temps avant de voir arriver en France ces nouveaux dérivés de cannabis.

Méthodes

Les échantillons ont été analysés selon la stratégie analytique définie dans notre plan qualité : un dépistage par spectrométrie de mobilité ionique (Ionscan 400B, Smith Detection), une identification par GC-MS (MSD5973, Agilent Technologies) après dérivation par BSTFA +1 % TMCS (Alltech) et un dosage par GC-FID (7890A, Agilent Technologies) contre une gamme externe avec étalonnage interne. Les deux échantillons analysés ont consisté en 1 gramme de matière marron ressemblant à du caramel et 280 milligrammes d’une matière brunâtre friable ressemblant à des miettes de cire.

Résultats

Le personnel expérimenté du département n’a pas identifié formellement l’odeur caractéristique de la résine de cannabis, cependant, le premier échantillon, probablement du « shatter », présente une teneur massique de 59 % de THC et le second, probablement de la « wax crumble », de 46 % de THC.

Conclusion

Bien que plutôt faibles au regard de celles attendues pour des BHO, les teneurs observées sont bien supérieures à celles des résines habituellement analysées (pour 2015/2016 : moyenne=23 % de THC, médiane=25 % et 99e percentile=34 % [2]) auxquels pourtant ces échantillons ressemblent un peu. Ces deux BHO sont les premiers observés à l’IRCGN, cependant, le nombre d’échantillons à plus de 40 % de THC enregistrés dans la base STUPS© croît sensiblement depuis quelques années, de 1 en 2012 à 9 échantillons en 2016 [3]. En France, où tous les usages de cannabis restent prohibés, la circulation de produits d’une telle teneur en THC expose d’éventuels usagers mal informés à des surdosages. Enfin, les caractères organoleptiques de ces nouveaux produits différant de ceux des résines, une information de l’ensemble des professionnels concernés (professionnels de santé, associations, forces de polices, douanes, etc.) serait nécessaire.

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Vol 29 - N° 2S

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