Étude du rythme circadien de pression intra-oculaire sans le syndrome d'apnée du sommeil. - 08/03/08
A (Bastia) Roge,
M Haller,
JL Pepin,
P Levy,
JP Romanet,
M (Grenoble) Mouillon
Introduction. La prévalence de l'association entre le glaucome primitif à angle ouvert et le syndrome d'apnées du sommeil est aujourd'hui connue (7,2 %). Notre étude porte sur le rythme nycthéméral de la pression intra-oculaire dans le syndrome d'apnées du sommeil par rapport au rythme décrit pour les populations saine et glaucomateuse.
Matériel et Méthodes. 8 patients ont été expertisés. Après élimination d'un éventuel glaucome, nous avons réalisé la mesure de la pression intra-oculaire de manière horaire à laide du TonoPen. Cette mesure a été couplée avec un enregistrement holter de la pression artérielle et le soir avec un enregistrement polysomnographique.
Résultats. 1 sujet dont le champ visuel était suspect de glaucome a été exclu de l'analyse des résultats. Les 7 autres sujets présentaient une absence de rythme circadien de pression intra-oculaire pour 4 d'entre eux, une inversion de ce rythme (valeurs moyennes nocturnes inférieures aux diurnes et acrophase diurne) pour 2 autres et un rythme semblable à celui habituellement décrit chez le sujet sain pour le seul dernier sujet. Les 4 sujets dont la pression intra-oculaire ne présentait plus de rythme circadien avaient également une perturbation du cycle jour/nuit de la pression artérielle.
Discussion. Le syndrome d'apnées du sommeil présenterait un retentissement sur le rythme nycthéméral de la pression intra-oculaire. La connaissance de l'extrême perturbation du système nerveux autonome dans le syndrome d'apnées du sommeil et le fait que le cycle de la pression artérielle soit également modifié peuvent faire supposer que c'est au niveau la régulation de la pression intra-oculaire par le système nerveux autonome que le syndrome d'apnées du sommeil agit sur le rythme circadien de la pression intra-oculaire.
Conclusion. Le syndrome d'apnées du sommeil entraîne des perturbations de la pression intra-oculaire. Celles-ci n'expliquent toutefois pas l'association fréquente avec le glaucome, qui est probablement multifactorielle.
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Vol 25 - N° 5
P. 55 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.