Suspicion d’empoisonnement à la mort aux rats : quelques milligrammes suffisent - 22/04/17
Résumé |
Objectif |
Le difénacoum est un anticoagulant anti-vitamine K, utilisé comme raticide sous diverses formes. Ses paramètres pharmacocinétiques dans l’organisme sont méconnus, à l’inverse de ceux du brodifacoum mieux documentés. L’objectif est de mieux définir les relations dose-effet-concentration du difénacoum dans un contexte d’intoxication per os.
Méthodes |
Une étude rétrospective des cas d’intoxication par le difénacoum a été réalisée au centre antipoison (CAP) du CHU d’Angers sur tous les cas d’intoxication ayant fait l’objet d’une confirmation analytique. Cette analyse des cas d’ingestion notifiés au CAP d’Angers a été effectuée notamment sur la dose supposée ingérée, la surveillance clinico-biologique et les dosages plasmatiques de difénacoum réalisés par LC-DAD [1 ].
Résultats |
Cinq cas d’intoxication volontaire par difénacoum documentés par des analyses toxicologiques ont été recensés par le CAP d’Angers. Ils concernaient 3 femmes et 2 hommes, âgés de 33 à 82 ans. La concentration plasmatique maximale et le TP sont présentés dans le Tableau 1.
Conclusion |
La dose toxique du difénacoum n’est pas définie dans la littérature. À la vue des éléments relevés dans cette série, il apparaît que seuls quelques milligrammes de substances actives sont suffisants pour provoquer des troubles de la coagulation majeurs avec des répercussions cliniques hémorragiques significatives. Alors que la concentration plasmatique seuil du difénacoum, considérée comme toxique est estimée à 500μg/L [2 ], cette série de cas indique que des effets sur la coagulation peuvent être observés à des concentrations sanguines plus faibles. Les dosages plasmatiques des anticoagulants utilisés comme raticide permettent de confirmer ces intoxications souvent volontaires et non avouées dans un contexte suicidaire ou criminel. La demi-vie est évaluée entre 7 et 45jours [3 ]. Une surveillance clinico-biologique des patients est indispensable dans le cas de demi-vie prolongée. Dans de tels dossiers d’intoxication pouvant relever d’actes criminels, l’analyse capillaire pourrait participer à la mise en évidence d’éventuelles prises répétées.
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Vol 29 - N° 2S
P. S44 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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