Interprétation de la présence d’alcools et de leurs métabolites chez le cadavre non putréfié : à propos d’un cas - 22/04/17
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Résumé |
Objectif |
La présence de substances volatiles chez le cadavre non putréfié peut donner lieu à des résultats discordants lors des analyses toxicologiques sur différents milieux biologiques. Nous présentons les résultats d’une telle exploration avec l’interprétation éclairée par les commémoratifs.
Cas |
Le corps d’une femme de 74 ans est retrouvé sous une armoire, entouré de bouteilles d’alcool et à proximité d’une bassine contenant du liquide brunâtre. Un liquide d’apparence comparable s’écoule de la bouche à la mobilisation du corps. Les dernières nouvelles remontent à moins de 72heures et les traces de putréfaction ne sont pas manifestes. Les commémoratifs font mention d’un alcoolisme chronique. Aucun antidiabétique n’a été retrouvé au domicile. La recherche de l’éthanol, du méthanol, de l’acétone, de l’isopropanol est réalisé par HS-GC-FID, avec le propanol-1 comme étalon interne, dans le cadre d’une analyse toxicologique de référence.
Résultats |
L’analyse toxicologique est réalisée deux mois après l’autopsie. Seule l’urine a été prélevée sur tube fluoré et l’humeur vitrée n’a pas été prélevée. Le liquide brunâtre n’a pas été transmis pour analyse. Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous (méthanol<50mg/L, moyenne de deux répliquas CV<5 %). Aucun autre médicament ou toxique n’a été mis en évidence. Seule l’acétone est présente dans tous les milieux, en particulier dans l’urine conservée sur tube fluoré. L’alcoolémie au moment du décès était vraisemblablement nulle de par la concordance urine stabilisée/sang périphérique ; la présence d’éthanol dans le sang cardiaque et l’estomac a très probablement pour origine une production post-mortem associée à une redistribution. L’isopropanol, dont la voie métabolique conduit rapidement à l’acétone, a été probablement formé ici – à l’inverse – à partir de l’acétone [1 ]. Bien que l’analyse du béta-hydroxybutyrate et du glucose n’ait pas été réalisable, en tenant compte des antécédents éthyliques de la victime et de la forte concentration d’acétone, l’hypothèse d’un décès des suites d’un coma acidocétosique après un jeûne chez un sujet éthylique chronique a été retenue [2 ]. La présence de dérivés cétoniques à des concentrations élevées pourrait expliquer la forte production post-mortem des substances volatiles retrouvées (Tableau 1).
Conclusion |
L’analyse sur les différents milieux biologiques disponibles en présence de substances volatiles est indispensable même dans le cas d’un cadavre en apparence non-putréfié. La réalisation de prélèvements sur tube fluoré doit être de règle, l’analyse toxicologique pouvant être requise tardivement.
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Vol 29 - N° 2S
P. S51-S52 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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