Intoxication létale au GHB suite à une prise massive de gammabutyrolactone (GBL) - 22/04/17
Résumé |
Objectif |
Décrire un cas d’intoxication létale au GHB secondaire à une prise massive de GBL.
Description |
Un homme de 54 ans (53kg), aux antécédents de VIH sous trithérapie (dolutégravir/abacavir/lamivudine : TRIUMEQ®), de syndrome anxio-dépressif (traité par étifoxine : STRESAM®) et de poly-consommation de cocaïne et d’amphétamines (ecstasy) est découvert décédé à son domicile, allongé sur un lit. À proximité du corps sont retrouvés des comprimés de zolpidem, une bouteille d’alcool vide et une bouteille en plastique de 500mL partiellement remplie de « topcleaners » (GBL 99,9 %). L’autopsie met en évidence un syndrome asphyxique avec œdème pulmonaire et congestion polyviscérale, ainsi qu’une athérosclérose coronarienne significative.
Méthodes |
Un screening a été effectué dans le sang périphérique par LC-MS/MS, GC-MS, HS-GC/FID.
Résultats |
Les analyses réalisées dans le sang périphérique révèlent la présence des molécules présentées dans le Tableau 1.
Conclusion |
La GBL, un des précurseurs du gammahydroxybutyrate (GHB), substance inscrite sur la liste des stupéfiants, est un solvant très utilisé dans l’industrie pour la synthèse de nombreux produits. Détournée de son utilisation dans un but récréatif, les consommateurs sont généralement des patients masculins, issus du milieu homosexuel, poly-consommateurs. Dans la littérature internationale, les concentrations sanguines post-mortem dans les cas de décès en lien avec une intoxication au GHB varient entre 140 et 390μg/mL. En France, l’arrêté du 02/09/2011 a interdit la vente et la cession au public de GBL et BDO (butanediol) afin de limiter le nombre de cas d’intoxication ou d’abus. Cependant, cette disposition n’a eu que peu d’effet sur l’abus de ce produit (données d’addictovigilance/commission des stupéfiants et psychotropes d’avril 2011). La vente sur Internet ne semble pas avoir été modifiée avec l’accessibilité sur des sites web de GBL en grande quantité. Par ailleurs, l’enquête annuelle nationale DRAMES fait état d’un cas de décès par GHB tous les ans depuis 2011. Dans le cas présent, les résultats de l’analyse toxicologique d’une part, qui retrouvent une concentration létale de GHB mais aussi la présence de zolpidem en concentration subthérapeutique, d’alcool et de molécules amphétaminiques ayant pu concourir au décès, et les conclusions de l’autopsie d’autre part (syndrome asphyxique en rapport avec l’effet dépresseur central du GHB et du zolpidem) sont en faveur du rôle de la GBL dans la survenue du décès.
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Vol 29 - N° 2S
P. S56 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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