L’ocfentanil : un bon exemple des dangers des NPS (New Psychoactive Substances) - 22/04/17
Résumé |
Objectif |
Présenter deux cas d’intoxication à l’ocfentanil.
Description |
Cas 1 : un homme de 29 ans est retrouvé inconscient dans les toilettes d’un hôtel. Hospitalisé dans le coma, il décèdera peu après. L’hôpital réalise les prélèvements 7h après la découverte de la victime. Des traces de poudre retrouvées près de la victime ont également été prélevées. Cas 2 : lors d’une soirée, 3 hommes consomment par « sniff » des gélules achetées sur le Darknet et perdent connaissance quasi-immédiatement. Rapidement pris en charge par le SAMU, l’un se réveille durant le transport (2A), les autres à l’hôpital après un coma d’environ 2heures (2B et 2C).
Méthodes |
Les échantillons sanguins et l’urine du cas 2A subissent une extraction basique ; une extraction acide est également réalisée sur l’urine du cas 2A. Un screening par GC-MS, HPLC-DAD et LC-MS/MS est réalisé sur ces extraits, sur la poudre (cas 1) et sur les gélules (cas 2) mises en solution. Les stupéfiants et les NPS sont recherchés par des méthodes spécifiques en GC-MS. Le dosage des substances présentes dans les gélules est fait par HPLC-DAD. L’ocfentanil est dosé dans les prélèvements biologiques après extraction sur De-Tox Tubes A® par GC-MS en mode SIM.
Résultats |
Les molécules identifiées sont présentées dans le Tableau 1. La concentration du cas 1 peut être sous-estimée en raison du délai entre les faits et le dosage (18 mois).
Conclusion |
Deux cas d’intoxication mortelle à l’ocfentanil ont été publiés avec des concentrations respectives de 9,1μg/L et 15,3μg/L [2 , 1 ]. La concentration en ocfentanil du 1er cas publié [1 ] est supérieure à celle du cas 1 pour lequel le décès peut s’expliquer par la consommation simultanée d’autres substances. Le cas 2 présente des concentrations plus élevées en ocfentanil que les cas publiés, mais les victimes ont été prises en charge rapidement. Ainsi la polyconsommation et le délai de prise en charge jouent un rôle important. De plus, les consommateurs de NPS n’ont souvent pas conscience de ce qu’ils consomment et des risques qu’ils encourent. L’ocfentanil, qui n’est pas classé comme stupéfiant, en est un bon exemple. Beaucoup plus actif que l’héroïne, il est souvent utilisé comme produit de coupage ou comme substitut de l’héroïne à l’insu du consommateur ; le risque d’overdose est alors très élevé. Il est donc essentiel d’alerter les organismes chargés de recenser les cas d’intoxication avec des NPS. Cette présentation permet de compléter les récentes publications concernant les intoxications à l’ocfentanil.
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Vol 29 - N° 2S
P. S63 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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