Hépato-néphrite aiguë grave et rhabdomyolyse aiguë sur « bad-trip » à la cocaïne : à propos d’un cas avec récupération rapide sous association N-acétyl-cystéine et carnitine - 22/04/17
Résumé |
Objectifs |
Les hyperthermies d’effort potentialisées par la prise de cocaïne peuvent se compliquer de défaillance multiviscérale, notamment d’insuffisance hépatocellulaire aiguë grave [1 ] et rhabdomyolyse sévère avec insuffisance rénale aiguë (IRA) à diurèse conservée. Nous rapportons un cas d’évolution très rapidement favorable par traitement mixte associant N-acétyl-cystéine et carnitine à hautes doses.
Description du cas |
Patient d’une trentaine d’année avec prise de cocaïne et alcool (whisky et vodka) lors d’une soirée dans un contexte de sortie de prison. À minuit, début de « bad-trip » avec fuite et course pendant 1heure, le patient se sentant « poursuivi par des ennemis ». Il est retrouvé à 3heures du matin errant sur un parking. À l’admission aux urgences, il présente une hyperthermie à 39,5°C ainsi qu’un syndrome confusionnel. Le bilan biologique met en évidence une rhabdomyolyse (CPK : 1169 UI/L), une IRA (créatinine : 260μmol/L), une acidose lactique (pH : 7,29 ; lactates : 18mmol/L) et une cytolyse modérée (TGP : 89 UI/L, TP : 50 %). Le screening immuno-enzymatique urinaire est positif à la cocaïne. L’évolution initiale est défavorable malgré l’hyperhydratation et l’administration d’une dose de charge de N-acétyl-cystéine, avec une majoration de la rhabdomyolyse (myoglobinémie : 12 529μg/L, CPK : 92 500 UI/L) et une altération rapide du bilan hépatique (TP : 35 % ; facteur VII : 28 %, facteur V : 30 %, facteur X : 58 %, TGP : 408UI/L). Après avis auprès des gastro-entérologues et des anesthésistes-réanimateurs, la N-acétyl-cystéine IV est poursuivie avec discussion d’une éventuelle transplantation hépatique. Il est également décidé d’introduire la carnitine (6g/jour IV) du fait des propriétés détoxifiantes et anti-oxydantes de cette molécule [3 , 2 ]. Les fonctions hépatique et rénale s’améliorent alors rapidement avec une correction en 48heures du TP (85 %) et du facteur V (200 %). L’évolution des principaux paramètres hépatiques et de la fonction rénale sont présentés dans la Fig. 1.
Conclusion |
Les « bad-trip » à la cocaïne peuvent se compliquer d’hyperthermie, de rhabdomyolyse d’effort et d’hépato-néphrite aiguë grave. Nous rapportons un cas d’évolution rapidement favorable sous N-acétyl-cystéine IV et carnitine IV à hautes doses. Il est cependant impossible de déterminer l’impact de la N-acétyl-cystéine et de la carnitine, comparativement à l’évolution spontanée sur un cas isolé.
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Vol 29 - N° 2S
P. S76 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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