Aspects épidémiologiques, cliniques et judiciaires des violences physiques faites aux femmes dans la région de Tambacounda (Sénégal) - 29/04/17
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Résumé |
Introduction |
Pour contribuer à la lutte contre les violences physiques faites aux femmes, ce travail avait pour objectif d’effectuer le bilan décennal des cas traités au tribunal régional de Tambacounda.
Méthodologie |
Une étude d’observation rétrospective, descriptive et analytique a porté sur l’ensemble des dossiers judiciaires des victimes de coups et blessures volontaires de 2006 à 2015. Les données ont été collectées entre le 15 octobre 2014 et le 15 avril 2015, et saisies et analysées avec le logiciel Epi info 3.3.2.
Résultats |
Au total, 113 cas ont été traités. L’âge moyen était de 26,5±(10,08) ans pour les victimes contre 32,5±(13,8) ans pour les agresseurs. Les victimes étaient toutes de sexe féminin, et 77,9 % des agresseurs de sexe masculin. Les agressions se déroulaient surtout durant la journée (57,5 %), et au domicile des victimes (61,0 %), dans la rue (16,8 %) et dans la brousse (12,4 %). Le délai de consultation était inférieur à 24heures pour 54,9 % des victimes. L’examen clinique a identifié 15 % de fractures, 13,5 % de contusions, 10,6 % de plaies pénétrantes, 9,7 % d’hématomes, 7,9 % de traumatismes oculaires, 7,9 % d’avulsions dentaires, 7,1 % d’algies diffuses, 6,2 % de polytraumatismes, et 5,3 % de traumatismes sur grossesse. Parmi les violences, 33,6 % étaient conjugales ; 11,5 % étaient associées à un viol, 3,6 % à des violences psychologiques, et 1,8 % à un viol et des menaces de mort. Le viol était statistiquement plus fréquent chez les victimes mineures [OR=10,7 (3,2–35,5)] et/ou instruites [OR=5,8 (1,7–19,9)] et quand les violences avaient eu lieu dans la brousse [OR=7,5 (2,2–14,2)]. Les agresseurs ont agi seuls dans 94,7 % des cas et ont été emprisonnés pour 73,5 % d’entre eux, avec emprisonnement ferme dans 89,2 % des cas.
Conclusion |
À Tambacounda, les autorités sanitaires et judiciaires devraient renforcer la sensibilisation des populations au risque de violence. L’extension d’une telle étude au niveau national permettrait de mieux orienter les stratégies de lutte contre ce fléau.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Introduction |
To contribute to the fight against physical violence against women, this work aimed to make a 10-year review of cases treated at the Regional Court of Tambacounda.
Methodology |
This observational, retrospective, descriptive and analytical study was conducted from 15 October 2014 to 15 April 2015. It covered all the court records of victims of intentional injury from 2006 to 2015. The data was entered and analyzed using Epi info 3.3.2 software.
Results |
In all, 113 cases were treated. The mean age was 26.5±10.08 years for victims versus 32.5±13.8 years for the aggressors. The victims were all female, and 77.9% of offenders were male. The assaults took place mostly during the day (57.5%), and especially in the homes of victims (61.0%), in the street (16.8%) in the bush (12.4%). The consultation period was less than 24hours for 54.9% of the victims. Clinical examination differentiated: fractures (15%); contusions (13.5%); penetrating wounds (10.6%); bruises (9.7%); eye injuries (7.9%); broken teeth (7.9%); diffuse pains (7.1%), 6.2% polytrauma (6.2%), and 5.3% of trauma on pregnancies. Among the violence, 33.6% were domestic; 11.5% were associated with rape (7.1%); psychological violence (3.6%); rape and death threat (1.8%). Rape was statistically more common among child victims [OR=10.7 (3.2–35.5)] and/or educated victims [OR=5.8 (1.7–19.9)] and aggression in the bush [OR=7.5 (2.2 to 14.2)]. The attackers were lonely and imprisoned in 94.7% and 73.5% of cases respectively. The sentence was firm imprisonment for 89.2% of cases.
Conclusion |
In Tambacounda, health and judicial authorities should enhance public awareness concerning the risk of violence. The extension of this type of study to the national level would have enabled better orientation of control strategies against this scourge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Genre, Violence, Femme, Prévention, Sénégal
Keywords : Gender, Violence, Woman, Prevention, Senegal
Plan
Vol 65 - N° 3
P. 189-196 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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