Précarité maternelle et alimentation du nouveau-né à la sortie de la maternité - 29/04/17
pour le groupe de recherche PreCARE
Résumé |
Introduction |
Le lait maternel est, par ses bénéfices, le mode d’alimentation optimal du nourrisson. Sa non pratique semble engendrer des inégalités sociales de santé s’ajoutant à celle connu : prématurité, petit poids pour l’âge gestationnel, anomalie congénitale, morbi-mortalité maternelle. Pour la promouvoir, il est capital de connaître les déterminants liés au choix d’allaiter. L’objectif de ce travail est, en se basant sur la cohorte PreCARE, d’évaluer l’effet de la précarité maternelle sur le choix d’alimentation du nouveau-né, à terme, en sortie de maternité.
Matériels et méthode |
L’analyse porte sur 8257 femmes ayant accouché après 37 semaines d’aménorrhée d’une grossesse mono fœtale et incluses entre 2010 et 2012 dans la cohorte prospective multicentrique PreCARE. Le choix d’alimentation du nouveau-né (allaitement maternel exclusif, partiel ou artificiel) en sortie de maternité, a été étudié par régression logistique multinomiale. Un indice de précarité a été calculé à partir des informations disponibles de deux auto-questionnaires. L’indice composite de précarité intégrait la somme de quatre variables binaires (isolement social, revenu du foyer lié au travail, couverture santé, logement instable). L’effet global et direct de la précarité sur le choix du mode d’alimentation a été évalué.
Résultats |
Le taux d’allaitement maternel (exclusif et partiel) est plus élevé dans la population de la cohorte PreCARE qu’à l’échelon national (84,1 % versus 70,0 %). On ne retrouve pas d’effet direct significatif entre score de précarité et mode d’alimentation mais un effet global. Cet effet ne porte que sur le choix entre allaitement maternel exclusif ou allaitement artificiel ORa=0,8 [0,6–0,9] pour un score de précarité égal à 1 et de 0,6 [0,5–0,8] pour un score supérieur à 1. Le mode d’alimentation choisi diffère également significativement selon l’origine maternelle. Comparativement à une femme née en France, une femme immigrée depuis moins de cinq ans, préférera initier un allaitement exclusif (ORa=5,0 [3,8–6,7]) ou partiel (ORa=5,8 [4,0–8,3]) par rapport à un allaitement artificiel.
Conclusion |
Cette étude montre l’impact global de la précarité sur le choix du mode d’alimentation du nouveau-né. Cependant ce choix n’est que faiblement influencé par la situation socioéconomique qui semble plus agir comme un modulateur de l’effet majeur de la culture sur ce choix lors de la sortie en maternité.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Allaitement maternel, Initiation, Précarité, Acculturation
Plan
Vol 65 - N° 3
P. 248 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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