But. La majeure partie des tumeurs sinusiennes sont révélées lors de leur extension au niveau de l'orbite. Ces circonstances de découverte font que le rôle de l'ophtalmologiste est primordial dans le dépistage de ces tumeurs.

Matériel et Méthode. Un homme de 75 ans adressé pour prise en charge d'une conjonctivite unilatérale droite non étiquetée évoluant depuis un mois sans amélioration.

Résultats. On note un oedème palpébral unilatéral droit avec exophtalmie clinique, une limitation de l'élévation et de l'adduction de l'oeil droit. L'acuité visuelle est conservée, il y a une assymétrie de tonus oculaire et un fond d'oeil normal. Une tomodensitométrie cérébro-orbitaire retrouve un processus expansif ethmoïdal et orbitaire. L'IRM spécifie son caractère extra-cônal sans extension visible au niveau du plancher ou du sinus maxillaire droit. Suite à une ethmoïdectomie droite par voie endonasale, l'histologie de la tumeur retrouve un lymphome à grandes cellules centroblastiques de phénotype B.

Commentaire et Conclusions. La découverte de ces tumeurs sinusiennes propagées à l'orbite se fait souvent à un stade tardif. Un tableau unilatéral d'infiltration conjonctivale avec oedème palpébral doit faire évoquer ce diagnostic. L'imagerie est fondamentale pour le bilan d'extension. La prise en charge thérapeutique dépend de leur caractère bénin ou malin. La présence d'une symptomatologie oculaire nécessite leur exérèse. Le lymphome n'est pas une tumeur maligne fréquente dans cette localisation, c'est pourquoi l'analyse de la pièce d'exérèse chirurgicale est indispensable pour dicter la stratégie thérapeutique. L'exentération peut être évitée lorsqu'il n'y a pas d'envahissement de la périorbite. Le pronostic de ces tumeurs sinusiennes malignes est défavorable. Elles sont découvertes à un stade avancée de par leur localisation. Un diagnostic plus précoce serait souhaitable dans une stratégie multidisciplinaire.