Les anticorps anti-Programmed Death-1 (Ac anti-PD-1) ont montré un taux de réponse supérieur à 70 % dans la maladie de Hodgkin (MdH) classique réfractaire. Nous décrivons ici le premier cas d’effet abscopal dans la MdH traitée par Pembrolizumab.

Un patient de 33 ans, suivi pour une MdH classique diagnostiquée en avril 2006, de stade IIB (Ann-Arbor) reçut une chimiothérapie classique (ABVD) puis 2 lignes de sauvetage et une intensification-autogreffe de cellules souches en 2007. Une récidive sus et sous-diaphragmatique est confirmée histologiquement en 2012. Après 3 nouvelles lignes de traitement, incluant le Brentuximab Vedotin, le patient présenta des signes B et une progression tumorale. Devant cette MdH réfractaire, le patient est inclus dans un essai clinique de phase I et reçoit 10mg/kg de Pembrolizumab, en intraveineux, toutes les 2 semaines, dès décembre 2013. Durant 10 mois, la maladie fut stable morphologiquement (TDM) et métaboliquement (TEP-FDG). L’apparition d’une toux en octobre 2014 révèle une augmentation en taille d’une adénopathie médiastino-hilaire droite, responsable d’une compression sur la bronche souche. Une radiothérapie externe (RTE) conformationnelle (30Gy en 10 fractions), localisée sur l’adénopathie hilaire droite à visée palliative est débutée en novembre 2014. La TDM et la TEP ont été utilisées pour suivre les lésions en dehors du champ de RTE : 5 cibles sélectionnées selon les critères de Cheson. Deux mois après, la TEP a montré une disparition complète de l’adénopathie hilaire droite irradiée associée à une régression de la somme des volumes (diminution de 42 % de la somme des diamètres des lésions cibles selon Cheson) et des activités glycolytiques (diminution en moyenne de 38 % du métabolisme des lésions cibles avec le SUVmax) des lésions en dehors du champ de RTE (réponse partielle selon Percist).

Nous décrivons le premier cas d’effet synergique et abscopal décrit en TEP-FDG/TDM chez un patient traité par immunothérapie anti-PD-1 couplée à la RTE. Après celle-ci, nous avons observé une réponse complète du site traité par RTE associée à une réponse métabolique partielle en dehors du champ. L’effet abscopal se définit par la régression des métastases à distance du site traité par radiothérapie, liée à une stimulation de l’immunité anti-tumorale par la libération d’antigènes et est potentialisé par l’administration d’inhibiteur de checkpoint immunitaire.