Diclofénac de sodium collyre et perforations cornéennes : à propos de deux cas. - 08/03/08
B Mortemousque,
D Suchocki,
S Velou,
F Leger,
J (Bordeaux) Colin
But. Les A.I.N.S sont actuellement largement utilisés en médecine pour leurs effets anti-inflammatoire, antalgique et antipyrétique. En ophtalmologie les A.I.N.S collyres sont des anti-inflammatoires puissants permettant de traiter les réactions inflammatoires du segment antérieur et l'oedème maculaire cystoïde. Les A.I.N.S sont souvent préférés aux collyres corticoïdes qui ont de nombreux effets secondaires tels que l'élévation de la pression intra-oculaire, augmentation du risque infectieux, ulcère cornéen, progression de la cataracte. Cependant les A.I.N.S collyres ont aussi des effets secondaires parmis lesquels l'ulcération et la perforation cornéennenne sont des plus sévères.
Matériel et Méthode. Les auteurs rapportent 2 cas d'ulcérations cornéennes, dont une compliquée de perforation cornéenne, chez deux patients traités par diclofénac sodique, dont l'une ayant conduit à la kératoplastie transfixiante.Le diclofénac sodique a pour indications : l'inhibition du myosis au cours de la chirurgie de la cataracte, la prévention des manifestations inflammatoires liées aux interventions chirurgicales de la cataracte et du segment antérieur de loeil, et comme traitement des manifestations douloureuses oculaires liées à la kératectomies photoréfractive au cours des 24 premières heures post-opératoires. Son utilisation doit être conforme à ses indications car son effet anti-inflammatoire s'associe à un effet analgésique qui supprime la douleur et donc retarde parfois le diagnostique de tableaux cliniques gravissimes. Cependant, cette utilisation large conduit à la description d'effets iatrogènes des ces molécules, dont les ulcérations.
Résultats. L'étude du bouton de kératoplastie transfixiante a permis, après coloration spéciale, de montrer la destruction totale de l'innervation cornéenne.
Commentaire et Conclusions. Ces cas clinique nous permettent de mieux comprendre la génèse de ces ulcères induits par AINS qui se rapprochent donc des kératopathies neuroparalytiques.
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Vol 25 - N° 5
P. 102 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.