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Amas et sites coquilliers du delta du Saloum (Sénégal) : Passé et présent - 18/05/17

Doi : 10.1016/j.anthro.2017.03.018 
Abdoulaye Camara a, , Karen Hardy b, g, Edmond Dioh c, Mathieu Gueye d, Raquel Piqué g, Matthieu Carré e, Moustapha Sall f, Michel Waly Diouf a
a Laboratoire d’archéologie, Institut fondamental d’Afrique noire, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Dakar, Sénégal 
b Catalan Institution for Research and Advanced Studies (ICREA), Pg Lluís Companys 23, 08010 Barcelona, Catalonia, Espagne 
c Laboratoire de Géologie, Institut fondamental d’Afrique noire, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Dakar, Sénégal 
d Laboratoire de botanique, Institut fondamental d’Afrique noire, UMI 3189, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Dakar, Sénégal 
e UM2-CNRS-IRD, Institut des Sciences de l’Évolution de Montpellier, UMR5554, Université Montpellier 2, 34095 Montpellier, France 
f Département d’histoire, Faculté des Lettres et Sciences humaines, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Dakar, Sénégal 
g Departament de Prehistòria, Facultat de Filosofia i Lletres, Universitat Autònoma de Barcelona, 08193 Barcelona, Catalonia, Espagne 

Auteur correspondant.

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Résumé

Les trois bras principaux du delta du Saloum : le Saloum au Nord (110km), le Diombos (30km) et le Bandiala au Sud (18km) s’emboîtent par une infinité de petits canaux, appelés localement « bolons ». Ils créent de nombreuses îles bordées d’une mangrove dense qui font apparaître trois ensembles écologiques : un domaine maritime, un domaine insulaire et amphibie et un domaine continental. S’étendant sur environ 500 000ha, le delta est habité par des communautés humaines qui y mènent, depuis plus de deux millénaires, des activités basées sur des ressources halieutiques dont une bonne partie concerne l’exploitation des mollusques : huîtres (Crassostrea gasar), les « Yett » (Cymbium spp.), les « Touffa » (Murex spp., Thais spp.) et les arches (Arca senilis) ainsi que les seiches (Sepia officinalis) qui prolifèrent dans ce biotope. Témoins d’activités dont les plus anciennes remontent dans le delta à plus de 2000 ans, des milliers d’amas de coquilles de bivalves et de gastéropodes constituent des vestiges archéologiques. Ces restes de consommation ont été aussi réutilisés comme éléments de construction de nécropoles, de tumulus funéraires par d’anciens pêcheurs-collecteurs. Le delta du Saloum est : (1) un paysage archéologique exceptionnel constitué de centaines de sites dont certains ont fait l’objet de fouilles en 1939 (J. de Saint-Seine, M. Yvetot, T. Monod), en 1951-1956 (H. Bessac, R. Mauny, J. Figuie), en 1971-1973 (G. Thilmans et C. Descamps), en 2000 (H. Bocoum, A. Camara, C. Descamps, E. Dioh, M. Guèye, A.A. Seck, G. Thilmans) ; (2) un patrimoine archéologique réutilisé par les populations d’aujourd’hui pour leurs espaces peuplés de baobabs (Adonsonia digitata) comme des « forêts ou bois sacrés » pour des libations et des sacrifices à faible distance des villages actuels ; (3) un patrimoine naturel avec des amas devenus des niches, des refuges pour la faune en particulier les oiseaux et la flore ; (4) un paysage culturel d’une tradition millénaire toujours vivante privilégiant un mode de vie basé sur la cueillette des coquillages et sur la pêche, dans un milieu naturel fragile d’une grande biodiversité et l’un des rares endroits au monde où les pratiques de collecte des coquillages survivent. Des chercheurs de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (A. Camara, E. Dioh, M. Guèye, M. Sall) en collaboration avec une équipe de l’Université Autonome de Barcelone (K. Hardy, R. Piqué, J. Marti) mènent depuis 2010 des recherches ethnoarchéologiques dans la bordure atlantique et du bolon de Gokehor pour compléter les inventaires, les fouilles, les datations, les traditions culturelles associées de près ou de loin à la collecte actuelle des coquillages. Les intérêts de ces recherches sont multiples pour les informations archéologiques, paléoclimatiques, archéozoologiques, malacologiques dans un delta inscrit en 2011 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO sur la base des critères III, IV et V.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

The three main branches of the Saloum delta: the Saloum in the north (110km), the Diombos (30km) and the Bandiala in the south (18km) are joined by numerous small channels, locally called “bolons”. They create many islands that are bordered by dense mangrove and comprise three ecological zones: maritime, amphibious and continental. The delta comprises an area of around 500,000ha and is inhabited by human communities that have been involved in maritime activities for well over two millennia. These include the exploitation of shellfish including the bivalves oyster, Crassostrea gasar, and cockle (Arca senilis) as well as the gastropods “Yett” (Cymbium spp.) and “Touffa” (Murex spp., Thais spp.), and the cuttlefish (Sepia officinalis), all of which proliferate in the Delta. Artificial shell mounds comprising bivalves and gastropods provide evidence for a human presence in the Delta for well over 2000 years. In some cases, the shell mounds have also been reused as burial grounds and contain many remains of the ancient fisher-collector inhabitants. The Saloum delta is: (1) an exceptional archaeological landscape with many hundreds of sites, and several periods of excavation, including 1939 (J. de Saint-Seine, M. Yvetot, T. Monod), 1951-1956 (H. Bessac, R. Mauny, G. Thilmans and C. Descamps), in 2000 (H. Bocoum, A. Camara, C. Descamps, E. Dioh, M. Gueye, A.A. Seck, G. Thilmans); (2) an archaeological heritage comprising shell mounds which support many baobab trees (Adonsonia digitata). In some cases, these trees become “sacred forests or woods” where ritual activities take place near modern villages; (3) a rich natural heritage containing shell mounds that have become refuges for wildlife especially birds, and flora…; (4) a cultural landscape comprising enduring traditions that are thousands of years old, based on shellfish harvesting and fishing, in a fragile natural environment of great biodiversity. It is one of the few places in the world where traditional shellfishing still survives. Researchers from Cheikh Anta Diop University in Dakar (A. Camara, E. Dioh, M. Guèye, M. Sall) and a team from the Autonomous University of Barcelona (UAB) (K. Hardy, R. Piqué, J. Marti) have been conducting ethnoarchaeological research on the Atlantic coast and the Gokehor bolon since 2010. The focus of the work is to document the distribution of the archaeological shell middens, conduct excavations, obtain samples for radiocarbon dating and record the cultural traditions associated with the current collection of shell middens. There are many features of this research that will be of interest to archaeologists, as well as contributing data in palaeoclimatology, archaeozoology and malacology in a delta inscribed on UNESCO's World Heritage List in 2011 on the basis of criteria III, IV and V.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Amas coquilliers, Delta du Saloum, Patrimoine mondial, UNESCO

Keywords : Shellfish and Shell Middens, Saloum Delta, World heritage, UNESCO


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