Armes à grenaille : une menace oculaire qui persiste. - 08/03/08
E Assaf,
H Emadisson,
K Bendeddouche,
F Forestier,
A (Villeneuve St Georges) Salvanet-Bouccara
Introduction. A propos d'un cas récent de traumatisme oculaire perforant bilatéral par grenailles multiples, les auteurs présentent une revue des traumatismes par grenailles reçus en urgence et opérés dans le service d'ophtalmologie de l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges au cours de ces quinze dernières années.
Observations et Méthodes. Les tirs par armes à grenaille peuvent entraîner en cas de tir à bout portant ou de proximité, des tatouages cornéo-conjonctivo-palpébraux par poudre, et dans ces cas, l'atteinte est souvent heureusement monoculaire.
En cas de tir à plus grande distance, les lésions de tatouage cornéo-cutané sont absentes mais, en raison de la dispersion en gerbe des tirs de grenaille, les atteintes binoculaires sont plus fréquentes.
Résultats. Les différentes lésions causées par ces corps étrangers non magnétiques à forte pénétration intra-oculaire sont souvent très graves. Une cataracte traumatique de développement précoce voire très rapide, est parfois difficilement équipable sur ces yeux polytraumatisés. Le pronostic visuel est d'autant plus réservé que le pôle postérieur et la région maculaire sont souvent impliqués dans la ou les zones d'impacts. L'acuité visuelle récupérée est au mieux de 7 à 8/10 avec des altérations du champ visuel, mais le criblage du globe oculaire par de multiples grenailles peut dans certains cas aboutir à une atrophie du globe.
Conclusion. Les auteurs insistent sur la gravité de ce type de traumatismes oculaires heureusement plus rares, mais non totalement éradiqués depuis le décret du 6 mai 1995 réglementant de façon plus restrictive la détention de ces armes à grenailles.
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Vol 25 - N° 5
P. 128 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.