Thromboses veineuses de siège insolite dans un service de médecine interne - 22/05/17
Résumé |
Introduction |
La thrombose veineuse profonde (TVP), classiquement localisée aux membres inférieurs, est indissociable de sa complication immédiate qu’est l’embolie pulmonaire (EP), ce qui justifie le concept de maladie veineuse thrombœmbolique (MVTE). D’autres localisations de TVP, bien que plus rares, peuvent survenir et sont classiquement appelées thromboses veineuses profondes de siège insolite. Notre travail a pour but de sérier ces localisations atypiques chez nos patients et d’en étudier l’épidémiologie, les étiologies, le traitement et enfin leur évolution.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective et descriptive sur 403 dossiers de patients ayant présenté une TVP compliquée ou non d’une EP et ayant été suivis dans le service durant la période entre 2000–2016.
Résultats |
Une TVP de siège insolite avait été constaté chez 54 patients (13,3 %). Il s’agissait de 25 femmes et de 30 hommes. L’âge moyen était de 43 ans au moment du premier épisode de la TV. Les sièges des TV étaient très divers : membres supérieurs (n=17) incluant la veine jugulaire interne chez 8 patients, la veine sous-clavière chez 3 patients et la veine axillaire chez 6 patients, veines caves (n=9), veines cérébrales (n=8), veines portes (n=14), veine centrale de la rétine (n=2), un thrombus intra cardiaque (n=4). L’association de deux localisations ou plus a été observée chez 4 patients La TV était survenue à la suite d’un alitement prolongée (4 cas), en post-partum (3 cas), dans un contexte postopératoire (3 cas). Un bilan étiologique, réalisé dans tous les cas, avait mis en évidence une néoplasie solide (six cas), une hémopathie maligne (trois cas), une maladie de Behçet (sept cas). Une résistance à la protéine C activée était notée chez deux patients, une hyperhomocystéinémie chez un seul patient, un déficit en antithrombine 3 chez un patient, un syndrome néphrotique chez deux patients, une cardiomyopathie dilatée (deux cas) et une hémoglobinurie paroxystique nocturne chez un patient. La TV avait révélé un cavernome porte dans 2 cas et une malformation de la veine cave inférieure dans 1 cas et une fibrose rétropéritonéale chez un patient. Aucune étiologie n’avait été retrouvée dans 16 cas.
Conclusion |
Malgré leur faible incidence, les thrombophlébites à localisation insolite représentent une affection grave qui nécessite une exploration et une prise en charge symptomatique et étiologique adéquate. La négativité du bilan étiologique initial nécessite un bon suivi des patients est préconisé car la TVP peut être un signe précoce de la maladie néoplasique.
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Vol 38 - N° S1
P. A112-A113 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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