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Résultats de l’enquête nationale de l’AJI sur la connaissance des internes de médecine interne français en simulation en santé - 22/05/17

Doi : 10.1016/j.revmed.2017.03.159 
J. Galland 1, , G. Macheda 1, S. Abbara 2, A. Bauvois 3
1 Médecine Interne, CHRU de Nancy, Nancy, France 
2 Service de médecine, centre de référence de la fièvre méditerranéenne familiale, hôpital Tenon, Paris, France 
3 Médecine interne, CHRU, Hôpitaux de Tours, Tours, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La simulation en santé est une méthode d’enseignement utilisant un matériel (mannequin ou simulateur procédural), des jeux vidéos ou des patients standardisés pour reproduire des situations cliniques proche de la réalité, et enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques sans être délétère pour le patient. Depuis les années 2000, des centres de simulation se développent en Europe. En France, certaines spécialités (chirurgie, médecine d’urgence) utilisent la simulation pour la formation des internes. En 2015, Samson et al. font un état des lieux de l’enseignement au cours du 3e cycle de médecine interne (MI) en France. Concernant la simulation, 30 % des internes de MI n’y voyaient aucun intérêt pour leur formation. Ils évaluaient à seulement 2,9/5 sur l’échelle de Likert son intérêt pour la communication médecin-patient. Il est probable que la plupart des internes ne connaissaient pas les différents outils proposés par la simulation (haute fidélité, patients standardisés, simulateur procédural, jeux sérieux…) et leur intérêt. L’Amicale des jeunes internistes (AJI) souhaite développer, avec le Collège des enseignants de MI, un programme d’enseignement par la simulation. Grâce à une enquête nationale, nous avons évalué les connaissances et les attentes des internes en simulation. L’objectif est de présenter cette discipline, en fonction des connaissances des internes, pour la rendre attrayante et favoriser son essor national.

Matériels et méthodes

Du 1er au 19 février 2017, un questionnaire en ligne (GoogleForm®) a été envoyé à la mailing list des internes de l’AJI et diffusé sur le groupe Facebook et Twitter de l’amicale. Les référents de chaque ville ont assuré la promotion de l’enquête à l’échelle locale.

Résultats

Parmi les 550 internes inscrits au DES de MI en 2016–2017, 208 ont répondu (38 %). Les internes étaient en moyenne en 5,9±3,0e semestre. Tous les CHU étaient représentés hormis Antilles-Guyane et Océan indien. Concernant la pratique de la simulation en santé, 54 étudiants (26 %) ont eu un enseignement par la simulation au cours de leur internat. Parmi eux, 7 étudiants (3,4 %) ont fait de la simulation dans le cadre du DES de MI, 31 dans le cadre d’un DESC, et 16 n’ont pas fourni d’explication. Concernant la connaissance des différents outils de simulation, 98,1 % (204/208) des internes interrogés étaient incapables de citer au moins 3 types de simulation contre 1,9 % (4/208) qui ont réussi. Parmi ces derniers, tous avaient déjà fait de la simulation (4/4) et ont cité : simulateur haute fidélité (4), jeux sérieux (3), simulateur procédural (2), patient standardisé (2), jeux de rôle (1). À la question : « Pouvez-vous donner un exemple de simulateur procédural ? », 96,1 % (200/208) ont répondu « Non », alors que 8/208 ont répondu « Oui ». Seulement 6 internes (2,8 % au total) ont cité un exemple correct de simulateur procédural : ponction lombaire (4), bras de perfusion (1), intubation (1). Parmi eux, 5/6 avaient déjà fait de la simulation. À la question « Savez-vous ce qu’est un jeu sérieux/serious game ? », 74 % (154/208) ont répondu « Non » contre 26 % (54/208) qui ont répondu « Oui ». Parmi ces derniers, seulement 13/54 (6,3 % des sondés) ont donné une bonne définition des jeux sérieux. Cent internes (48,1 %) connaissaient la simulation humaine avec un vrai patient, 152 internes (73,1 %) estimaient que la simulation est un moyen de travailler le relationnel médecin-patient, et 105 internes (50,5 %) savaient que la simulation était un moyen d’enseignement par l’erreur. Concernant l’attente des internes, 86,1 % (179/208) étaient favorables à un cours de présentation des différents outils de simulation (en ligne ou en séance plénière).

Discussion

Un étudiant sur 3 en DES de MI ne voyaient aucun intérêt à un enseignement par la simulation. Pourtant, une majorité (70 %) y était favorable, surtout pour l’apprentissage de la gestion d’urgences. Malgré une certaine pratique de la simulation (26 % des interrogés), cette étude montre que les internes de MI, en grande majorité, ne connaissent pas les différents outils de simulation existants, ni leur intérêt pour leur formation médicale initiale (relation médecin-patient, gestes, sémiologie, diagnostique, thérapeutique, situations d’urgences, synthèse de dossiers difficiles, suivi de maladies chroniques…).

Conclusion

Cette enquête fait pour la première fois un état des lieux sur les connaissances des internes en MI en simulation médicale. Ce rapport souligne que les internes sont insuffisamment sensibilisés à cette méthode d’enseignement. En accord avec leurs volontés, l’AJI proposera des cours de présentation à la simulation en santé (diaporamas sonorisés, session plénière) pour rendre la discipline plus attrayante et permettre son développement sur le territoire.

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