Profil épidémio-clinique de la tuberculose cutanée : une étude rétrospective de 25 ans - 22/05/17
Résumé |
Introduction |
La Tunisie est un pays d’endémie tuberculeuse. L’atteinte cutanée est toutefois rare (1à 2 % des cas). Le but de notre travail était de préciser les particularités épidémio-cliniques de la tuberculose cutanée (TC) en Tunisie.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée au service de dermatologie de l’hôpital Charles-Nicolle de Tunis et menée sur 25 ans (1991–2016) incluant tous les cas de TC de diagnostic certain. Les cas de BCGite ont été exclus se cette étude.
Résultats |
Il s’agit de 29 femmes (58 %) et 21 hommes (42 %). Le sex-ratio H/F était de 0,74. L’âge moyen était de 44 ans (9 à 92 ans). La majorité des patients (98 %) provenaient des zones rurales à bas revenus. Une vaccination par le BCG était retrouvée chez 74 % des cas. La sérologie VIH était négative dans tous les cas [L1]. Le délai moyen d’évolution était de 26 mois. Les scrofulodermes étaient les plus fréquents (27 cas, 54 %), suivis par le lupus vulgaire (14 cas, 28 %), les gommes (6 cas, 12 %), et la tuberculose verruqueuse (3 cas, 6 %). Une tuberculose viscérale évolutive était retrouvée dans 17 cas (34 %). Il s’agissait d’une localisation pleuropulmonaire (7 cas), ganglionnaire(6 cas), ou ostéoarticulaire (4 cas). L’antibiothérapie antituberculeuse était entamée chez 44 malades (une quadrithérapie chez 28 malades et une trithérapie chez 6 patients). Des effets secondaires du traitement étaient notés dans 38,2 % des cas ; à type d’intolérance digestive (27 %), de cytolyse hépatique (9 %), et d’une surdité de perception (2,2 %). L’évolution était marquée par une désinfiltration totale (27 cas), ou partielle (10 cas) des lésions. Les séquelles étaient à type de cicatrices rétractiles ou et hypertrophiques dans 72 % des cas. Une rechute était notée chez 4 patients (9 %) liée une mauvaise observance du traitement était constatée chez 4 malades.
Discussion |
Notre série souligne les principales caractéristiques de la TC en Tunisie : une atteinte plus fréquente en milieu rural, une prédominance des formes multibacillaires, et la rareté des tuberculides. Contrairement à la majorité des séries réalisées dans des pays d’endémie tuberculeuse, les femmes étaient plus fréquemment touchées et la TC débutait plus fréquemment chez l’adulte d’âge moyen. La rareté de la TC chez le jeune pourrait être expliquée par la vaccination systématique par le BCG en période néonatale. Le traitement des TC est basé sur une quadrithérapie antituberculeuse pour une durée de 6 mois dans les formes paucibacillaires, 8 à 12 mois en cas d’atteinte viscérale. Le résultat thérapeutique est satisfaisant mais au prix de cicatrices inesthétiques.
Conclusion |
La TC pose des problèmes diagnostiques et thérapeutiques en Tunisie. Les rechutes ne sont pas rares et exposent à l’émergence de résistances aux antituberculeux.
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Vol 38 - N° S1
P. A136-A137 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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