Microangiopathie thrombotique, thromboses artério-veineuses et cancer - 22/05/17
Résumé |
Introduction |
L’association « cancer et thrombose » du fait d’un état inflammatoire et d’hypercoagulabilité systémique est bien connue. Par ailleurs, l’apparition d’une micro-angiopathie thrombotique (MAT) secondaire à une néoplasie est connue mais moins rapportée. Nous vous présentons deux cas conduisant à la découverte d’un cancer. Les suites vont se compliquer d’une microangiopathie thrombotique avec activité ADAMTS 13 conservée. L’évolution va être fatale dans les deux cas malgré l’instauration d’une thérapie antinéoplasique adaptée.
Observation |
Un homme de 43 ans, admis pour une thrombose veineuse profonde des 2 membres inférieures associée à une embolie pulmonaire sous-segmentaire, présentera deux AVC ischémiques sous anticoagulation curative. Le diagnostic de cancer colique est suspecté au PET-scanner puis confirmé au coloscanner. Le patient va bénéficier d’une hémi-colectomie en urgence : le diagnostic d’adénocarcinome colique avec envahissement ganglionnaire est confirmé. Le patient va présenter une MAT en postopératoire. En attendant le dosage de l’ADAMTS13, le patient va bénéficier d’échange plasmatique avec une efficacité transitoire. Le patient décédera d’AVC ischémiques itératifs malgré deux cures de chimiothérapie et une anticoagulation curative. Une patiente de 53 ans présente plusieurs thromboses veineuses bilatérales en dépit d’une anticoagulation efficace successive par rivaroxaban, fondaparinux puis énoxaparine relayé par un traitement anti-vitamine K. L’évolution se complique d’une embolie pulmonaire puis d’une MAT avec une anémie hémolytique, présence de schizocytes et une thrombopénie périphérique. La recherche de thrombopénie induite par l’héparine a été exclue. La biopsie ostéo-médullaire met en évidence un adénocarcinome bronchique muté ALK multimétastatique. Elle décédera rapidement des suites de plusieurs AVC ischémique malgré une anticoagulation curative par héparine de bas poids moléculaire et une thérapie ciblée par crizotinib.
Discussion |
Différentes hypothèses physiopathologiques ont été proposées. L’une d’elle suppose la présence de micro-emboles tumoraux responsable d’une obstruction de la microcirculation, secondairement responsable de l’activation plaquettaire et de la lyse érythrocytaire.
Conclusion |
Il s’agit donc de deux patients ayant présenté une MAT dans un contexte d’évènements thombo-emboliques récidivants artériels et veineux sous traitement adapté. Le pronostic est particulièrement sombre dans ces 2 cas malgré une thérapie introduite rapidement après le diagnostic (thérapie ciblée pour l’adénocarcinome bronchique muté et chimiothérapie classique pour le cancer du côlon) et une anticoagulation. D’autres alternatives pourraient se discuter comme une corticothérapie associée. En revanche, les échanges plasmatiques ne sont pas recommandés et s’avèrent peu efficace.
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Vol 38 - N° S1
P. A206-A207 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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