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L’augmentation des taux sériques d’interféron-alpha dans le lupus systémique est prédictive du risque de poussée à 1 an - 22/05/17

Doi : 10.1016/j.revmed.2017.03.063 
A. Mathian 1, S. Mouries-Martin 1, , H. Devilliers 2, F. Cohen Aubart 1, J. Haroche 1, M. Hie 1, M. Pha 1, P. Chérin 1, M. Miyara 3, K. Dorgham 3, G. Gorochov 3, F. Rozenberg 4, Z. Amoura 1
1 Service de médecine interne 2, centre de référence national pour le lupus, institut E3M, hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, Paris, France 
2 Inserm CIC 1432, service de médecine interne 2, centre d’investigation clinique, CHU de Dijon, Dijon, France 
3 Inserm UMR-S U1135, département d’immunologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, Paris, France 
4 Service de virologie, hôpital Cochin, AP–HP, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’interféron-alpha (IFNα) est une cytokine clé de la physiopathologie du lupus systémique (LS). Les taux d’IFNα circulant sont augmentés dans les formes actives de LS quel que soit le type d’atteinte clinique. Certains patients ont également un taux d’IFNα circulant augmenté alors qu’ils n’ont pas de poussée de la maladie. Nous avons étudié le caractère prédictif du taux sérique d’IFNα sur la survenue d’une poussée de la maladie à 1 an.

Patients et méthodes

Le LS était défini selon les critères de l’ACR. L’activité et les poussées de la maladie étaient évaluées par le score SELENA-SLEDAI. Les patients étaient inclus s’ils n’avaient pas de poussées de LS lors de la première visite. La concentration d’IFNα dans le sérum (mesurée par un test d’activité biologique), le test de Farr et la mesure du C3 étaient déterminés lors de la première visite. La survenue d’une poussée de la maladie était surveillée pendant un an. La survie sans poussée était étudiée par la méthode de Kaplan–Meier et le test du log-Rank. Les hazard ratios (HR) étaient estimés à l’aide d’un modèle de Cox.

Résultats

Quatre-vingt-seize patients (86 femmes et 10 hommes) n’ayant pas de poussée de LS ont été étudiés. Leur âge moyen (±écart-type) était de 36,5 ans (±12,0). L’ancienneté moyenne du LS était de 9,0 ans (±7,3). Au début de l’étude, 34 patients (35 %) avaient un taux d’IFNα au-dessus du seuil de détection (≥2UI/mL), cette cytokine n’étant pas détectable dans les sérums des sujets sains (<2UI/mL). Quarante-huit patients (51 %) avaient un test de Farr positif et 15 patients (16 %) un C3 consommé. Dix-huit patients ont eu une poussée dans l’année qui a suivi la mesure de ces paramètres biologiques : 7 atteintes articulaires, 4 poussées cutanéo-muqueuses, 2 atteintes rénales, 2 sérites, 1 atteinte neurologique, 1 pneumopathie interstitielle et 1 hépatite. La présence d’IFNα circulant au début de l’étude était significativement associée à la survenue d’une poussée de LS (p=0,0008 par le log-rank test ; hazard ratios : 4,6 [IC95 % : 1,7–12,2]). En absence d’IFNα circulant, 9,7 % des patients avaient une poussée de LS. En présence d’IFNα circulant, 38,4 % des patients avaient une poussée de la maladie dans l’année. La positivité du test de Farr ou la consommation du C3 au début de l’étude n’étaient pas associée à la survenue d’une poussée de LS (respectivement, p=0,11 par le log-rank test ; hazard ratios : 2,2 [IC95 % : 0,8–5,8] et p=0,28 par le log-rank test ; hazard ratios : 1,8 [IC95 % : 0,6–5,6]).

Conclusion

Cette étude montre qu’une détection d’IFNα circulant chez les patients lupiques inactifs peut prédire la survenue d’une poussée de la maladie dans les mois qui suivent de façon plus fiable qu’un test de Farr positif ou qu’une consommation du C3. Ce travail suggère que le dosage de l’IFNα par test d’activité biologique permettrait d’améliorer la prise en charge des patients lupiques.

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Vol 38 - N° S1

P. A75-A76 - juin 2017 Retour au numéro
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  • Corrélation des taux sériques d’interféron-alpha avec le phénotype du lupus systémique sur une cohorte de 248 patients
  • S. Mouries-Martin, A. Mathian, H. Devilliers, F. Cohen Aubart, J. Haroche, M. Hie, M. Pha, P. Chérin, M. Miyara, K. Dorgham, G. Gorochov, F. Rozenberg, Z. Amoura
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