Diagnostiquer une maladie systémique chez les patients hospitalisés pour méningite aseptique : une étude observationnelle - 22/05/17
Résumé |
Introduction |
La méningite aseptique est une complication neurologique possible des maladies systémiques (MS). Si la méningite aseptique est bien décrite dans le cadre spécifique de certaines maladies systémiques, comme la sarcoïdose ou la maladie de Behçet, dont elle peut être la manifestation inaugurale, aucune étude n’a cherché à identifier des indicateurs cliniques simples pouvant aider au diagnostic de maladie systémique chez un patient hospitalisé pour méningite aseptique.
Patients et méthodes |
Tous les patients hospitalisés pour méningite aseptique dans 1 service de médecine interne de janvier 2010 à décembre 2014 ont été considérés en partant des données rétrospectives issues du PMSI. Le diagnostic de méningite aseptique était défini par la présence d’une pleïocytose>5/mm3 en l’absence de cause infectieuse identifiée après au minimum examen direct, culture bactérienne et PCR virales du LCR. Les patients chez qui la consultation du dossier ne permettait pas de confirmer le diagnostic de méningite ou chez qui le diagnostic final était celui de méningite carcinomateuse ont été exclus. Une enquête soigneuse à la recherche d’une cause médicamenteuse (IgIV, AINS et antibiotique) était systématiquement réalisée. Les symptômes et signes physiques extra-neurologiques étaient colligés de façon systématique à l’admission par un médecin senior. Les données (signes cliniques, LCR, IRM cérébrale, traitement, évolution) ont été obtenues à partir des dossiers médicaux et des ressources informatiques. Les investigations réalisées en hospitalisation étaient guidées par le clinicien et comportaient au minimum un bilan biologique usuel avec dosage de la CRP. Pour les analyses statistiques descriptives et analytiques, les patients ont été séparés en 2 groupes : 1 groupe de patients chez qui 1 MS était identifiée comme cause de la méningite aseptique et 1 groupe de patients chez qui aucune cause n’était identifiée (méningite idiopathique). Des analyses multivariées selon un modèle de régression logistique pour évaluer l’association entre les caractéristiques des patients et l’étiologie de la méningite ont été réalisées.
Résultats |
Quatre-vingt-huit patients étaient éligibles pour l’étude. 45 patients ont été exclus après consultation du dossier médical (méningite en réalité septique, n=5 ; méningite carcinomateuse, n=6 ; méningite non confirmée, n=34). Au final, 43 patients ont été inclus. Parmi ceux-ci, 23 patients (53,5 %) avaient une MS qui était soit révélée par la méningite (16 patients, 69,5 %), soit déjà connue. La MS était dans la moitié des cas une sarcoïdose ou une maladie de Behçet. Chez les patients ayant une MS, on retrouvait une fréquence significativement plus élevée de signes neurologiques : déficits focaux, confusion et crise épileptique (p=0,024) ; extra-neurologiques : uvéite, arthralgie, aphtes et lésions cutanées (p=0,007) et d’anomalies IRM (p=0,024) comparativement aux patients ayant une méningite aseptique idiopathique. Les anomalies du LCR n’étaient pas significativement différentes entre les 2 groupes. La moitié des patients de l’étude a reçu un traitement antibiotique ou antiviral. La quasi-totalité (95,7 %) des patients présentant une MS a reçu une corticothérapie systémique. L’évolution a été similaire en termes d’hospitalisation en réanimation, de décès et de récurrence de la méningite entre les 2 groupes. Aucun diagnostic de MS n’a été porté chez les patients ayant 1 méningite aseptique idiopathique pour un suivi médian de 19 [1–60] mois après le diagnostic de méningite. D’une façon globale, la probabilité de MS était de 93,7 % chez les patients présentant des signes neurologiques et extra-neurologiques. En l’absence de signes neurologiques et extra-neurologiques, la probabilité de MS était de 14,9 %.
Conclusion |
La présence de signes neurologiques et extra-neurologiques aide à l’identification des patients ayant une méningite aseptique en lien avec une maladie systémique. Cette étude montre l’intérêt de rechercher de façon systématique la présence de signes extra-neurologiques chez un patient hospitalisé pour méningite aseptique.
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Vol 38 - N° S1
P. A85-A86 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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