Intérêt des anti-TNF dans les réactions paradoxales de tuberculose - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
La survenue d’une réaction paradoxale (RP) lors du traitement de la tuberculose (Tb) peut engager le pronostic vital et/ou fonctionnel et nécessiter un traitement immunosuppresseur. Les corticoïdes sont souvent suffisants mais en cas d’inefficacité l’intérêt des anti-TNF a été rapporté.
Matériels et méthodes |
Appel à observation des patients traités par anti-TNF pour une RP avec recueil rétrospectif des données et évolution.
Résultats |
Nous rapportons 4 cas de RP traitée par anti-TNF entre mai et octobre 2016. Deux patients étaient immunodéprimés : un patient VIH sans traitement ARV (CD4 à 31) et une patiente ayant une rectocolique hémorragique (RCH) sous anti-TNF arrêté lors du diagnostic de Tb. La Tb était disséminée avec localisation pulmonaire, ganglionnaire, pleurale et méningée. Le diagnostic microbiologique était confirmé dans tous les cas : Mycobacterium tuberculosis sensible (sauf 1 cas de résistance à l’isoniazide). La RP est survenue en médiane 27jours (10–213) après le début du traitement antituberculeux (TAT), se manifestant par une réapparition de la fièvre (n=2), la survenue ou l’aggravation de signes neurologiques (n=2) ou l’apparition d’adénopathies (n=1) due à l’aggravation de lésions connues et/ou l’apparition d’autres localisations notamment cérébrales. Les prélèvements réalisés chez 3 patients retrouvaient du granulome, une PCR inconstamment positive et une culture toujours négative. Le TAT a été maintenu durant 16 mois en moyenne (9–23 mois). La RP a nécessité une corticothérapie débutée avec une médiane de 67jours (0–240) après le début de la RP et pour une durée moyenne de 6,4 mois (2–9). Devant une corticorésistance (n=2) ou une corticodépendance (n=2), un traitement anti-TNF (infliximab) a été instauré à 266jours (67–482) du début de la RP. L’évolution sous anti-TNF a été favorable pour les 2 patients ayant une atteinte cérébrale avec une amélioration des signes cliniques en 15jours et des lésions à l’IRM en 1 mois permettant le sevrage en corticoïdes. Le patient VIH a présenté une majoration des lésions après 2 injections d’anti-TNF. La patiente ayant une RCH s’est initialement améliorée avec diminution des adénopathies, disparition de la fièvre, prise de poids après 2 injections, puis réaggravée avec fistulisation d’une adénopathie avec culture positive à M. tuberculosis. Dans ces 2 cas, l’anti-TNF a été arrêté avec poursuite du TAT.
Conclusion |
L’utilisation des anti-TNF a permis l’amélioration des 2 cas de RP avec localisation cérébrale. Cependant l’aggravation initiale ou secondaire chez les 2 autres patients met en évidence la nécessité d’études pour évaluer l’indication, les critères prédictifs d’efficacité, définir la dose et la durée du traitement par anti-TNF.
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Vol 47 - N° 4S
P. S106 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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