Une infection aiguë à Plasmodium falciparum peut mettre en jeu le pronostic vital du patient. On admet en France qu’une parasitémie supérieure à 4 % chez un sujet adulte est un critère suffisant pour classer le patient en accès grave. La mesure de la parasitémie est donc réalisée de manière systématique dès que le diagnostic est connu. Cependant, la mesure de cette valeur, qui est un seuil décisionnel pour le clinicien en charge du patient est réalisée par comptage manuel, lors d’une mesure unique, le plus souvent sans précision du degré d’incertitude de cette mesure.

Dans cette étude, deux méthodes de mesure de la parasitémie sont évaluées sur des lames de références. La mesure est réalisée en microscopie optique au grossissement×1000 en se positionnant sur une zone ou les GR sont répartis de manière homogène sans se chevaucher. La première méthode de comptage consiste à estimer le nombre de globules rouges présents sur un champ microscopique en comptant le nombre de GR présent sur un quart de champs. La valeur correspondante est ensuite utilisée pour calculer le dénominateur en fonction du nombre de champ microscopique examiné pour la mesure. La seconde méthode utilise une cellule de Miller qui permet d’estimer le nombre de globule rouge présent sur chaque champ examiné pour la mesure.

Quatre lames de références avec des parasitémies mesurées de 0,7 %, 1,4 %, 3,4 % et 4,4 % sont lues successivement par 25 microscopistes. Les résultats des mesures ne sont pas statistiquement différents entre les 2 méthodes pour la précision de la mesure. Cependant la cellule de Miller génère une moins grande incertitude de mesure pour les parasitémies de 3,4 % sd=0,6 %, contre 0,8 % pour la méthode classique et de 4,4 %, sd=0,5 %, contre 1,0 % pour la méthode classique.

Les 2 méthodes de mesure donnent des résultats conformes et acceptables pour la précision de la mesure. L’incertitude de mesure qui doit en pratique clinique être de 2 ou 3 écarts types est mieux contrôlée avec la cellule de Miller pour les parasitémies proche du seuil décisionnel de 4 %.