Depuis le 1.01.2016, dans le cadre d’une approche globale en santé sexuelle, les CeGIDD ont pour nouvelle mission la vaccination des personnes à risque d’infection sexuellement transmissible (IST) : vaccinations hépatite A et B, HPV et la vaccination méningocoque C des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) en particulier ceux fréquentant des lieux de rencontre gays. En région Pays de Loire, il a été décidé de proposer prioritairement ces vaccins aux personnes en situation de difficulté d’accès aux soins, avec initiation de la vaccination au sein du CeGIDD. Une évaluation du nombre de vaccins à réaliser dans ce contexte a donc été nécessaire.

Étude observationnelle prospective des personnes ayant consulté au CeGIDD entre le 27.01 et le 4.04.2016 avec lecture du carnet de vaccination et relevé des indications d’initiation des vaccins VHA, VHB, HPV et méningocoque C suivant les recommandations en vigueur. Analyse secondaire du nombre de personnes présentant des critères de vulnérabilité (difficulté d’accès aux soins) avec comme indicateurs retenus :

– les critères de précarité sociale, au moins un parmi les suivants, sécurité sociale (AME ou CMU ou aucune), complémentaire santé (CMUc ou aucune), ressources (bénéficiaire du chômage, du RSA ou d’une allocation), logement (hôtel ou caravane ou pas de logement) ;

– absence de médecin traitant ;

– risque de perdu de vues.

Parmi les 1331 consultants sur la période d’étude, 183 ont été inclus (13,7 %) sur présentation d’un carnet de vaccination lors de l’entretien : 79 avaient entre 20 et 24 ans (43,2 %) et 15 étaient des hommes HSH (8,2 %) :

– plus d’un tiers des consultants (n=68, 37,2 %) n’était pas vaccinés contre l’hépatite B ;

– 11 HSH n’avaient reçu aucun vaccin hépatite A et 13 HSH aucun vaccin méningocoque C ;

– enfin, parmi les femmes (n=81), 7 présentaient une indication à l’initiation de la vaccination HPV (8,6 %) au CeGIDD.

Au total, parmi les répondants, 99 indications vaccinales ont été retrouvées chez 79 individus (43,2 % des patients inclus) dont 33 pour des critères de vulnérabilité chez 26 consultants (14,2 %) : 22/68 vaccins VHB, 4/11 vaccins VHA, 4/13 vaccins méningocoque C et 3/7 vaccins HPV. Le critère de vulnérabilité le plus retrouvé était la présence d’au moins un critère de précarité chez 23 répondants. Huit répondants n’avaient pas de médecin traitant. Rapporté à la file active du CeGIDD sur la même période, cela aurait représenté 4 à 5 vaccins quotidiens.

L’initiation des vaccinations recommandées aux populations à risque d’IST (VHA, VHB, HPV) et d’infections à méningocoque C est une des nouvelles missions des CeGIDD. Ces vaccinations vont impacter l’activité et l’organisation des CeGIDD et doivent donc s’adresser prioritairement aux personnes les plus vulnérables.