Couverture vaccinale et mort inattendue du nourrisson. Étude prospective nationale - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Alors que la France traverse une période de scepticisme vaccinal globalement préjudiciable à la couverture vaccinale, un observatoire national des morts inattendues du nourrisson (OMIN) collige de nouvelles données prospectives concernant la couverture vaccinale et le rôle potentiel d’agent infectieux dans ces décès, dans le but de mieux en comprendre la physiopathologie et de proposer des pistes de prévention adaptées.
Matériels et méthodes |
Étude sur 2 ans (2015–2016), prospective, observationnelle, incluant toutes les MIN, admises dans l’un des 21 centres de référence de la mort inattendue du nourrisson (CRMIN).
Le statut vaccinal des nourrissons est défini comme « à jour » ou avec un « retard vaccinal potentiellement dangereux » selon les délais définis par Dubos et al., ou « non vacciné », ou « non en âge d’être vacciné ».
Les prélèvements bactériologiques et virologiques des voies respiratoires ont été réalisés lors de l’admission en CRMIN et caractérisés par le site du prélèvement (aspirations nasales, poumons, plèvres) et l’existence d’un germe potentiellement pathogène.
Résultats |
Les 127 nourrissons inclus avaient un âge médian au jour du décès de 103jours (IC±22,5). Sex-ratio de 1,4 (H/F).
Pour le vaccin pentavalent, le vaccin anti-hépatite B et le vaccin antipneumococcique, le statut vaccinal moyen est « à jour » pour 46 % (n=59±0), « non vacciné » pour 13 % (n=16±3), « retard potentiellement dangereux » pour 1,8 % (n=2,3±0,4), « non en âge d’être vacciné » pour 31 % (n=40±0) Les données sont inconnues pour 8,2 % (n=10±0,1) des cas.
Les prélèvements respiratoires virologiques sont positifs chez 26 % (n=33) des cas. Les 48 prélèvements respiratoires positifs identifient 44 % (n=21) de rhinovirus, 15 % (n=7) de bocavirus, 8 % (n=4) de coronavirus et d’entérovirus, 6 % (n=3) de VRS.
Les prélèvements respiratoires bactériologiques sont positifs dans 32 % (n=41) des cas. Les 58 prélèvements respiratoires positifs rapportent 43 % (n=25) d’entérobactéries, 14 % (n=8) d’Haemophilus spp., 12 % (n=7) de Staphylococcus aureus, 10 % (n=6) de Streptococcus pneumoniae, 7 % (n=4) de Bordetella spp.
Conclusion |
Ces premiers résultats chez des enfants admis pour MIN montrent une couverture vaccinale insuffisante (46 %) comparable aux données déjà rapportées dans cette population mais inférieure à celle de la population générale (60 % selon Vennemann et al.). La notion de « retard vaccinal potentiellement dangereux » permet d’introduire une notion de délai dans l’analyse de la vaccination correspondant mieux au processus d’immunisation. La présence de bactérie ou virus dans les voies aérienne est fréquente (respectivement 32 % et 26 %), leur implication dans la survenue du décès mérite d’être investiguée car certains sont accessibles à une prévention vaccinale. Le rôle potentiel protecteur de la vaccination dans la MIN pourrait faire l’objet d’une étude cas-témoins.
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Vol 47 - N° 4S
P. S131 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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