Caractéristiques des PVVIH d’origine maghrébine - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Depuis plusieurs années, une augmentation de l’incidence de l’infection par le VIH et du taux de mortalité attribuée au VIH est rapportée dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. En France, chaque année 3100 migrants découvrent leur séropositivité VIH, dont 5 % viennent d’Afrique du Nord. Cette population est peu décrite.
L’objectif est de comparer les caractéristiques cliniques et immuno-virologiques des PVVIH d’origine maghrébine à celles des patients nés en France.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude cas-témoin rétrospective auprès des patients infectés par le VIH suivis dans le SMIT de notre hôpital entre le 01/01/2015 et le 01/06/2016.
Les cas étaient définis comme les patients étant nés en Algérie, au Maroc, ou en Tunisie ou ayant vécu plus de six mois dans un de ces pays. Les témoins ont été choisis parmi les patients nés en France et n’ayant pas déclaré avoir vécu plus de six mois hors de France.
Les témoins (2:1) étaient appariés aux cas sur l’âge (±5 ans) et le sexe.
Les caractéristiques démographiques, cliniques et immuno-virologiques ont été étudiées à l’aide de régressions logistiques conditionnelles.
Résultats |
Parmi les 4738 patients suivis dans notre centre sur la période d’étude, 285 (6 %) étaient d’origine maghrébine.
Les cas avaient un âge médian au diagnostic plus élevé (OR=1,1, IC95 %=1,0–1,1, p<0,0001) et présentaient plus fréquemment un antécédent de tuberculose (OR=2,0, IC95 %=1,2–3,3, p=0,005).
La contamination par voie homosexuelle était moins fréquente (OR=0,2, IC95 %=0,1–0,3, p<0,0001).
Le taux de CD4 à la 1re visite n’était pas significativement différent entre les cas et les témoins (p=0,2) mais il était plus souvent inférieur à 200/mm3 chez les cas lors de la mise sous ARV (OR=1,7, IC95 %=1,1–2,4, p=0,008).
Un stade C survenait plus souvent au cours des 3 premières années de suivi chez les cas (OR=1,8, IC95 %=1,1–2,8, p=0,01). Et ils présentaient également plus fréquemment au moins une charge virale détectable au cours des 12 derniers mois de suivi que les témoins (OR=2,9, IC95 %1,9–4,4, p<0,0001).
Les cas avaient reçu moins de lignes de traitements ARV (5 vs 6, OR=0,9, IC95 %=0,9–1,0, p=0,0005) et leur dernier traitement était prescrit depuis plus longtemps que pour les témoins (3,3 ans vs 2,4 ans, OR=1,1, IC95 %=1,0–1,1, p=0,01).
Ils avaient une durée de suivi moindre (9,3 ans vs 15,3 ans, OR=0,96, IC95 %=0,94–0,96, p=0,0001), sans différence concernant le taux de perdus de vue (p=0,6).
Conclusion |
Bien que diagnostiqués au même stade que les patients nés en France, les patients maghrébins avaient un taux de CD4 plus bas au moment de la mise sous ARV et avaient plus fréquemment au moins une charge virale détectable au cours des 12 derniers mois. Cela est probablement lié à une plus grande réticence à débuter un traitement et à des problèmes d’adhésion au traitement. Ces éléments sont à confirmer sur une plus grande cohorte.
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Vol 47 - N° 4S
P. S141 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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