Toxoplasmose amazonienne, en milieu isolé, en Guyane française : étude transversale multicentrique 2008–2015 - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Depuis 1992, des cas de primo-infections sévères sont décrits chez des patients immunocompétents en Guyane française. Cette nouvelle entité clinique, appelée, Toxoplasmose amazonienne (TA) implique des souches phylogénétiquement différentes circulant dans la faune locale. Nous décrivons les aspects cliniques et évolutifs des cas de TA chez les habitants immunocompétents des communes isolées forestières en Guyane.
Matériels et méthodes |
Une étude rétrospective a été menée sur les communes des fleuves du Maroni et Oyapock entre 2008 et 2015. Ont été inclus tout patient présentant un tableau clinique de toxoplasmose acquise avec soit l’élévation de l’index IgM>à 0,4 soit la mise en évidence d’une séroconversion par ascension significative des titres IgG avec présence d’IgM entre 2 prélèvements à distance. Étaient exclus de l’étude les patients souffrant d’une toxoplasmose congénitale, d’un co-infection à VIH ou HTLV ou autre déficit immunitaire. Les données démographiques, cliniques, radiologiques et biologiques ont été collectées des dossiers médicaux.
Résultats |
Les 42 patients inclus dans l’étude avaient une moyenne d’âge de 16,5 ans [±18,9] et une sex-ratio (H/F) de 1,8. La commune de Trois-Sauts concentrait 21,4 % des cas (9/42). Une hospitalisation a été nécessaire chez 70 % des cas, avec un séjour moyen de 11,2jours. Cliniquement, 84,2 % (32/38) des patients présentaient un syndrome fébrile, avec une asthénie chez 72,5 % (29/40). Les principales atteintes viscérales étaient musculaires par augmentation des CPK (72,7 % ; 9/11), hépatiques avec une cytolyse ≥2N (71,9 % ; 23/32), ganglionnaires (64,1 % ; 25/3)), cardiaques avec anomalies échographiques (31,3 % ; 5/16), et pulmonaires (43,6 % ; 17/39) allant de pneumopathie interstitielle à la détresse respiratoire sévère. Aucune localisation neurologique n’a été retrouvée mais 28,6 % (4/14) avaient une atteinte rétinienne. Les formes cliniques disséminées (≥2 localisations viscérales) représentaient un tiers des cas (31,8 % ; 16/39). L’évolution clinique a été favorable pour tous les patients après l’instauration principalement du Cotrimoxazole (48,7 % ; n=18/37). On retrouvait dans 100 % des cas une pratique forestière (abattis, cueillette, chasse), la consommation d’eau du fleuve mais surtout de gibiers.
Conclusion |
Ce travail a permis d’établir la fréquence de cette pathologie en zone isolée. Les aspects clinico-épidémiologiques et biologiques sont similaires à ceux décrits dans la littérature et pointent la diversité clinique des présentations en rapport avec la souche, le stade infestant, l’inoculum ou la réceptivité de l’hôte. Une analyse génotypique des souches pourrait confirmer l’effet souche et la part des cycles sauvages et domestiques dans cette TA en Guyane.
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Vol 47 - N° 4S
P. S22 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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