Antibiorésistance des entérobactéries isolées d’ECBU réalisés dans huit établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) en France - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Il existe peu de données sur la résistance bactérienne en EHPAD, alors qu’ils sont considérés comme des « réservoirs » de la résistance. Le but de cette étude est d’obtenir des données françaises sur l’épidémiologie de la résistance des entérobactéries isolées dans les ECBU réalisés en EHPAD.
Matériels et méthodes |
Analyse des antibiogrammes à partir des ECBU réalisés en 2012 et 2013, dans 6 EHPAD de ville et 2 EHPAD hospitalières répartis sur l’ensemble de la France. Un dédoublonnage a été réalisé selon les règles de l’ONERBA. Tibiogrammes à partir des ECBU réalisés en 2012 et 2013 dans 6 EHPAD de ville et 2 EHPAD hospitalières répartis sur l’ensemble de la France. Un dédoublonnage a été réalisé selon les règles de l’ONERBA.
Résultats |
Parmi les 967 ECBU réalisés, 449 entérobactéries ont été mises en évidence dont 279 E. Coli, 65 Proteus, 62 klebsiella pneumoniae, 19 autres entérobactéries du groupe 2 et 27 entérobactéries du groupe 3. Leurs antibiogrammes ont été étudiés après dédoublonnage. Les taux de résistance pour les molécules disponibles par voie orale étaient : amoxicilline 75 %, amoxicilline acide clavulanique 55 %, fluoroquinolone 47 %, cotrimoxazole 38 %, nitrofurantoïne 21 %, fosfomycine 11 %. Les taux de résistance pour les molécules disponibles par voie sous cutanée étaient respectivement de 22 %, 14,5 %, 4 % pour la ceftriaxone, la gentamycine et l’amikacine. Dans les EHPAD de ville, les taux de résistance pour la ceftriaxone étaient très variables de 0 à 33 %. Dans l’EHPAD ayant le taux de 33 % de résistance, une épidémie de Klespiella pneumoniae BLSE a été mise en évidence. En supprimant les données de cette EHPAD, les EHPAD de ville présentaient des taux de résistance significativement plus bas que les EHPAD hospitalières avec 11,5 % contre 18 % de résistance à la ceftriaxone et 28 contre 52,5 % de résistance aux fluoroquinolones (p<0,05). Dans les EHPAD hospitalières, la présence d’un référent antibiotique était associée à des taux de résistances significativement plus bas (taux de résistance à la ceftriaxone de 12 % versus 20 % et aux fluoroquinolones de 36 versus 57 %, dans l’EHPAD hospitalière avec un référent versus EHPAD hospitalière sans référent, p<0,05).
Conclusion |
Les taux de résistance aux antibiotiques des entérobactéries isolées dans les ECBU des EHPAD sont élevés avec une variabilité importante entre les EHPAD liée parfois à des phénomènes épidémiques. Ces résultats montrent qu’une connaissance fine de l’écologie locale serait nécessaire pour déterminer au mieux une antibiothérapie probabiliste en EHPAD et à minima, que des recommandations spécifiques aux EHPAD sont justifiées. Enfin, les causes de cette variabilité (pratiques d’hygiène et d’usage des antibiotiques notamment) restent à évaluer.
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Vol 47 - N° 4S
P. S29 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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