Facteurs prédisposant d’infection urinaire à bactéries multi-résistantes aux antibiotiques - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Les infections urinaires (IU) bactériennes posent un problème de prise en charge diagnostique et thérapeutique du fait des modifications perpétuelles de l’écologie bactérienne. L’émergence de bactéries multi-résistantes (BMR) aux antibiotiques aggrave le pronostic sur terrains particuliers. L’objectif de notre étude était de déterminer les facteurs prédisposant à la survenue d’infection urinaire à BMR.
Matériels et méthodes |
Notre étude était rétrospective ayant inclus tous les patients atteints d’IU bactérienne diagnostiquée dans un service de maladies infectieuses durant la période 2002–2015.
Résultats |
Nous avons colligé 739 cas d’IU dont 496 cas (67 %) étaient de sexe féminin. L’âge moyen était de 54±21 ans. Les formes cliniques les plus fréquentes étaient la pyélonéphrite aiguë (PNA) dans 642 cas (87 %), la cystite dans 75 cas (10 %) et la prostatite dans 19 cas (2,6 %). L’examen cytobactériologique des urines a révélé des BMR dans 222 cas (30 %) parmi lesquelles, Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae étaient respectivement isolés dans 440 cas (59,5 %) et 197 cas (26,6 %). L’infection nosocomiale était significativement plus fréquente en cas de BMR (10,4 % vs. 0,6 % ; p<0,001). Parmi les facteurs prédisposant aux IU à BMR, nous avons retenu l’âge ≥60 ans (53,6 % vs. 28,7 % ; p<0,001), le sexe masculin (38,7 % vs. 30,3 % ; p=0,025), le diabète (36 % vs. 24,3 % ; p=0,001), la ménopause (35,6 % vs. 22,3 % ; p<0,001). Les antécédents de tumeur urogénitale (4,5 % vs. 0,2 % ; p<0,001), d’une hypertrophie bénigne de la prostate (7,2 % vs. 3,3 % ; p=0,019), de PNA à BMR (37,8 % vs. 20 % ; p<0,001) et d’IU à répétition (12,2 % vs. 3,5 % ; p<0,001) étaient significativement plus fréquents en cas d’IU à BMR. La notion de chirurgie urologique antérieure (14 % vs. 5,8 % ; p<0,001), de sondage urinaire (9,9 % vs. 3,3 % ; p<0,001), d’une hospitalisation antérieure (36 % vs. 9 % ; p<0,001), de prise d’ATB dans les 6 mois précédents (39,6 % vs. 11,1 % ; p<0,001) et la localisation prostatique (5 % vs. 1,6 % ; p=0,008) ainsi que cystique (14,4 % vs. 8,3 % ; p=0,012) étaient des facteurs de risque d’IU à BMR. L’analyse multivariée via une régression logistique binaire a révélé que la notion de tumeur urogénitale antérieure (OR=9,8 ; p=0,042), de PNA à BMR (OR=4 ; p=0,001), de prise d’antibiotique antérieure (OR=3,8 ; p<0,001) ainsi que la localisation prostatique (OR=3 ; p=0,032) et l’âge ≥ 60ans (OR=2,6 ; p<0,001) étaient les seuls facteurs indépendants prédictifs d’IU à BMR.
Conclusion |
Les IU à BMR sont fréquentes et graves et les facteurs de risque sont multiples et difficiles à contrôler. Une surveillance microbiologique régulière des patients à risque associée à une évaluation de la résistance aux antibiotiques sont indispensables pour faire face à ce problème.
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Vol 47 - N° 4S
P. S30 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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