Recommandations françaises concernant l’abord d’un patient cas-suspect de maladie à virus Ebola en ambulatoire : applicabilité par les médecins généralistes ? - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
L’épidémie alarmante à virus Ebola, s’étant déroulée de mars 2014 à mai 2016 en Guinée Conakry, au Libéria et au Sierra Leone a conduit à une urgence de santé publique internationale. Le ministère de la Santé français a émis des recommandations à l’attention des médecins exerçant en ambulatoire pour l’abord d’un patient cas-suspect de maladie à virus Ebola (MVE). L’objectif était d’évaluer les connaissances des médecins généralistes (MG) français sur la MVE, d’évaluer leurs conditions d’exercice et de recueillir leur opinion sur l’applicabilité des recommandations.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude quantitative transversale (questionnaire téléphonique, mail) parmi des MG exerçant en zone de forte immigration, de novembre 2014 à juin 2015, pendant la période d’épidémie de MVE. Nous avons approfondi certains résultats en menant une enquête qualitative (entretiens) basée sur la théorisation ancrée, en interrogeant des MG présentant des profils variés (âge, sexe, exercice rural/urbain, seul/en groupe, zones de faible/forte immigration) afin d’obtenir un échantillon illustratif des MG français, de juin à septembre 2016, après la résolution de l’épidémie. Nous avons déconstruit nos préjugés en élaborant le guide d’entretien, pour tenter de ne pas influencer les MG interrogés.
Résultats |
Au total, 33/100 MG sollicités ont répondu au questionnaire (taux de réponse 33 %). Nous avons mené 5 entretiens. Les MG avaient de bonnes connaissances sur la MVE acquises au décours de l’épidémie, dans un contexte de peur relayée par les médias. Les courriers, notamment ceux de l’Ordre des médecins, avant les mails sont apparus le meilleur moyen d’information. Le suivi des recommandations semblait reposer sur leur simplicité de compréhension et d’application, sur du bon sens : interroger, isoler sans examiner le patient et appeler le 15. Le principal obstacle à leur application était le matériel inhabituel pour une pratique ambulatoire (thermomètre sans contact, lunettes de protection etc.), apparu superflu, en l’absence d’examen physique du patient. En dehors de la formation de leur secrétaire médicale à dépister les patients suspects pour les adresser directement au 15, l’impact de la MVE sur l’organisation des MG a semblé faible, vu l’absence d’épidémie en France ayant permis de relativiser cette urgence.
Conclusion |
Les MG ont acquis des connaissances satisfaisantes sur la MVE et les recommandations, malgré l’absence d’épidémie en France et le faible impact dans leur pratique quotidienne. Ceci semblait important dans la prévention de l’épidémie puisqu’ils restaient vigilants et étaient prêts à faire face, grâce à des recommandations simples à adapter à leur pratique.
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Vol 47 - N° 4S
P. S36 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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