Juste prescription d’antibiotiques, où en sommes-nous dans notre CHU ? - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Le bon usage de l’ensemble des antibiotiques est nécessaire à la préservation de leur efficacité. Dans notre CHU d’Amiens, une précédente étude sur la prescription des fluoroquinolones (30 % de prescriptions non conformes) et notre consommation d’antibiotiques supérieure à la moyenne des CHU de France (589 DDJ/10 000 JH vs 543) nous ont incité à réaliser un audit clinique transversal.
Matériels et méthodes |
Sur une semaine, l’ensemble des prescriptions d’antibiotiques de 6 services d’un CHU (dermatologie, diabétologie, gériatrie, maladies infectieuses, médecine interne et rhumatologie) a été enregistré. Pour chaque dossier, l’analyse a été faite par un infectiologue et un interne en pharmacie avec l’aide du prescripteur. Les données du patient, la pathologie, les molécules et les posologies utilisées ainsi que la présence d’une réévaluation informatique ont été les différents critères recueillis et analysés au regard des recommandations locales.
Résultats |
Cent prescriptions ont été faîtes sur 5jours de recueil ; moyenne d’âge patient est de 76 ans. Les infections diagnostiquées étaient essentiellement pulmonaire (n=43), urinaires (n=20) et cutanées (n=13). Les principales molécules prescrites étaient l’association amoxicilline–acide clavulanique (n=33), ceftriaxone (n=17) et fluoroquinolones (n=13). Après analyse, 50 prescriptions étaient conformes aux recommandations (43 non conformes et 7 antibiothérapies non justifiées). La majorité des non-conformités étaient dues au choix de la molécule (n=33) et à des posologies non adéquates (n=14). Les infections les plus souvent traitées ont les taux de conformités les moins importants (pulmonaire 58 %, urinaire 60 % et cutanées 69 %). Les molécules les plus souvent incriminées sont l’association amoxicilline–acide clavulanique (n=17), la ceftriaxone (n=14) et les fluoroquinolones (n=11). La réévaluation informatique à 72h est réalisée dans 56 dossiers. Pour les 36 dossiers où un antibiogramme a été réalisé, la prise en compte des résultats a eu lieu dans 56 % (n=20) des cas. Sur l’ensemble des prescripteurs, 87 connaissaient le référentiel institutionnel mais seulement 2 l’ont utilisé pour ces prescriptions.
Conclusion |
Cet audit transversal est représentatif des situations infectieuses rencontrées en service de médecine. Malgré une bonne connaissance du référentiel institutionnel, celui-ci reste très fortement sous-utilisé. Les infections les plus retrouvées et les molécules les plus utilisées concentrent la majorité des non-conformités. Ce travail a permis d’initier une réflexion sur la diffusion de protocoles standardisés de prise en charge des infections courantes dans notre établissement et sur l’accès informatiques aux recommandations institutionnelles.
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Vol 47 - N° 4S
P. S46 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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