Génétique des rétinites pigmentaires : classification métabolique et corrélations phénotype/génotype - 08/03/08
Génétique des rétinites pigmentaires : classification métabolique et corrélations phénotype/génotype |
La rétinite pigmentaire (RP, prévalence 1/4 000) désigne un ensemble de dystrophies rétiniennes héréditaires, caractérisées par des dépôts pigmentaires apparaissant au fond d’œil et par la mort progressive des photorécepteurs, toujours associée à une altération de l’épithélium pigmentaire rétinien. L’hétérogénéité génétique des RP non syndromiques typiques à bâtonnets prédominants est importante : 11 gènes et un locus ont été identifiés pour les formes dominantes, 17 gènes et 5 loci pour les formes récessives, 2 gènes et 2 loci pour les formes liées à l’X. Un recensement bibliographique des grandes séries indique que la fréquence de mutations trouvées pour l’ensemble des gènes actuellement connus varie selon les séries de 40 à 54 % des cas dans les formes autosomiques dominantes, 17 à 24 % dans les formes récessives (en excluant le gène USH2A pour lequel les chiffres restent incertains) et 61 à 89 % des cas dans les formes liées à l’X. Très peu d’études existent pour les cas sporadiques excepté pour les 2 gènes liés à l’X, RP2 et RPGR, qui seraient responsables de 29 % des cas sporadiques masculins. Sur l’ensemble, les 2 gènes les plus fréquemment en cause sont RPGR (13 % de tous les cas de RP) et RHO (4 %), qui représentent ainsi les 2 gènes de choix pour la mise en place d’un diagnostic systématique. Au final, on estime grossièrement que l’ensemble des gènes connus ne représente pas plus de 50 % des cas de RP, suggérant que plusieurs dizaines de gènes restent encore à découvrir. Les gènes connus peuvent être classés en plusieurs groupes métaboliques selon le type de protéine codée : transduction visuelle, cycle visuel, facteurs de transcription, protéines structurales, complexe d’épissage et trafic cellulaire, reflétant ainsi le haut degré de spécialisation des photorécepteurs mais aussi de l’épithélium pigmentaire. En parallèle à cette classification, un certain nombre de corrélations génotype/phénotype sont établies et peuvent guider le clinicien vers tel ou tel gène, et par là, vers tel ou tel mécanisme. Cette démarche s’inscrit alors dans une meilleure information au malade et pourra orienter de futures thérapies.
Genetics of retinitis pigmentosa: metabolic classification and phenotype/genotype correlations |
Retinitis pigmentosa (RP, prevalence 1/4000) is a set of hereditary retinal dystrophies characterized by pigment deposits in fundus and progressive death of photoreceptors, always associated with the alteration of retinal pigment epithelium. Genetic heterogeneity of the typical nonsyndromic form (rod cone dystrophy) is extensive: 11 genes and one locus were reported for autosomal dominant RP, 17 genes and five loci for autosomal recessive RP, and two genes and two loci for X-linked RP. A survey of mutation screening reports in large series of patients indicates that the frequency of mutations for all cloned genes varies from 40% to 54% of cases in autosomal dominant RP, from 17% to 24% in autosomal recessive RP (excluding the USH2A gene for which the values remain uncertain) and from 61% to 89% in X-linked RP. Very few studies report on sporadic cases except for the two X-linked genes, RP2 and RPGR, which account for 29% of sporadic cases in males. Altogether, the two most frequently involved genes are RPGR (13% of all RP cases) and RHO (4%), an important consideration for molecular diagnosis. Finally, we roughly estimate that currently known genes do not represent more than 50% of RP cases, suggesting that many genes remain to be discovered. The known genes can be classified into metabolic groups according to the encoded protein: visual transduction, visual cycle, transcription factors, structural proteins, spliceosome complex and cellular traffic, indicating the high level of specialization of photoreceptors and of the retinal pigment epithelium. In parallel with this classification, genotype/phenotype correlations have been established that will help ophthalmologists to suspect particular genes, and thereby mechanisms. This approach will provide better informations to patients and will orient the choice of future therapies.
Mots clés :
Rétinite pigmentaire
,
photorécepteur
,
épithélium pigmentaire de la rétine, Génétique
Keywords: Retinitis pigmentosa , photoreceptor , retinal pigment epithelium , genetic
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Vol 28 - N° 1
P. 71-92 - janvier 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.