Cet article porte dans un premier temps sur les différentes composantes (ou systèmes) de la mémoire à court terme (ou mémoire de travail) et de la mémoire à long terme, distinguant mémoire procédurale, mémoire perceptive, mémoire sémantique et mémoire épisodique. Ces différents concepts sont principalement issus des dissociations mises en évidence dans les syndromes amnésiques. Ils ont été rassemblés dans des modèles théoriques de la mémoire humaine et nous mettons l'accent sur l'un d'entre eux, intitulé modèle néostructural intersystémique (MNESIS). Les travaux de neuroscience cognitive, s'appuyant notamment sur l'imagerie cérébrale, permettent aujourd'hui de décrire les structures impliquées dans ces différents systèmes de mémoire. Au-delà des structures, les recherches visent également à identifier les réseaux cérébraux impliqués dans le fonctionnement de la mémoire. La suite de l'article décrit le développement de ces systèmes au cours de l'enfance et de l'adolescence, puis leur modification au cours du vieillissement. La neuropsychologie propose également un cadre théorique au vieillissement de la mémoire en rapprochant ses modifications des altérations survenant au cours de lésions cérébrales frontales. Des notions nouvelles comme celle de réserve cognitive insistent sur la variabilité interindividuelle et, chez certains individus, des capacités à générer des mécanismes protecteurs face aux effets de l'âge sur la cognition et la mémoire. Enfin, les principales pathologies de la mémoire sont décrites : les syndromes amnésiques permanents et transitoires, les pathologies dégénératives, en particulier la maladie d'Alzheimer et la démence sémantique. Les pathologies de la mémoire concernent d'autres affections, notamment dans le domaine psychiatrique, ou chez des sujets confrontés à un traumatisme psychologique ou à des ruptures existentielles (deuil, maladie physique, etc.).